Des mesures de redressement seront présentées au Chef du gouvernement et au président de la République pour redonner à cette branche importante de l'économie nationale une nouvelle dynamique. C'est un véritable SOS que les transformateurs de la tomate industrielle ont lancé aux pouvoirs publics, devant la situation “désastreuse” d'une filière, dont 95% des usines, écrasées par le poids des problèmes financiers, sont à l'arrêt. Ainsi, pour faire face à cette situation, un bureau composé de cinq membres a été élu, lors d'une réunion tenue à la CCI Seybouse, initiée par le président de la Chambre de commerce, M. Aziar et à laquelle ont assisté une vingtaine d'industriels de la région est du pays. Sa mission consiste à présenter au Chef du gouvernement, voire au chef de l'Etat, les mesures de redressement préconisées pour redonner à cette branche importante de l'économie nationale une nouvelle dynamique. La wilaya de Annaba, où sont installées 90% des potentialités de production, s'estime être la première concernée par ces mesures, comme l'a expliqué le président de la séance, M. Zaïm Ahmed, un transformateur de longue date. “Actuellement, le secteur tourne à 15% seulement de ses capacités et, bientôt, les derniers sur la place mettront la clé sous le paillasson si des mesures énergiques ne sont pas prises par l'Etat. Il devient urgent de mettre en place un dispositif de soutien adéquat, comme cela se fait chez nos voisins tunisiens.” La situation actuelle serait due, selon les différents intervenants, à un pourrissement progressif enclenché depuis les années 1990, avec le réajustement pour le secteur privé, la perte de change suite à la dévaluation du dinar, la difficulté de remboursement des échéances des crédits d'investissement parvenues à terme, en raison de l'application de taux maximums. À cela sont venues s'ajouter la flambée des prix de la matière première en 1998, puis l'ouverture sur le marché extérieur qui aura permis aux importateurs, qui se sont lancés dans cette brèche ouverte, d'inonder le marché national du double et triple consommé de tomate d'une “qualité à la limite du consommable”. Cette opportunité ouverte “aux spéculateurs de tous bords” va encore aggraver davantage la situation des industriels du secteur, pris en étau entre les banquiers et le client, très exigeant sur le prix. Aussi, les mesures de “redressement et de sauvetage” que proposera le nouveau bureau concernent, entre autres, l'effacement total de la dette, l'annulation des intérêts et agios bancaires dus aux réescomptes pour les crédits d'investissement, le déblocage et l'augmentation substantielle de la part de l'Etat, des subventions accordées aussi bien aux agriculteurs qu'aux transformateurs et, enfin, le réaménagement du réseau de distribution en éliminant l'informel. Les industriels estiment que ces mesures éventuellement prises par le gouvernement seront largement compensées par “des retombées concrètes sur l'environnement économique et social”. Ajoutons que la CCI Seybouse a programmé, pour l'année en cours, d'autres rencontres d' industriels des différentes branches du secteur économique “afin de leur permettre de s'exprimer dans un cadre officiel et trouver des solutions à leurs problèmes”. Hafiza M.