Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Boudjemaâ Haïchour, a réagi, hier, officiellement aux rumeurs circulant dans la presse sur le départ de la directrice générale d'Algérie-Poste, Ghania Houadria. Lors d'une cérémonie en l'honneur des cadres retraités d'Algérie-Poste, organisée au siège de cet établissement, le ministre a révélé, devant un auditoire médusé, les dessous de ce qu'il convient désormais d'appeler “l'affaire Houadria”. La directrice générale de la Poste était bel et bien sur le départ puisque c'est elle-même qui a fait valoir récemment ses droits à la retraite. Selon le ministre, Mlle Houadria a demandé à partir à la retraite pour des raisons personnelles. Elle a déposé sa demande le 27 septembre dernier, mais le ministre n'en a été informé qu'au mois de décembre, soit près de trois mois plus tard. Boudjmaâ Haïchour n'a pas hésité du reste à accuser Ghania Houadria d'insubordination. “On doit informer son chef hiérarchique de tout”, a-t-il fait remarquer. En effet, le 4 décembre dernier, le ministre apprend de la direction des ressources humaines de son département que le dossier de Mlle Houadria avait été déposé au niveau du Fonds spécial des retraites (FSR), avec accusé de réception. Lorsqu'il a eu vent de cette histoire, le ministre affirme avoir demandé à Mlle Houadria de temporiser et de s'en référer à sa famille avant de trancher définitivement cette question. “J'ai discuté avec elle, je lui ai dit que je ne voulais pas qu'elle parte”, a expliqué le ministre. Ils ont ensuite convenu de se revoir après le 1er Mouharam (9 janvier) pour discuter de l'avenir de Ghania Houadria. Ce n'est qu'après le long week-end du 1er Mouharam, et à la suite de nombreux articles de presse faisant état de son remplacement, que Ghania Houadria a informé le ministre qu'elle n'était plus intéressée par le départ. “Personne n'a contraint Mlle Houadria à déposer son dossier. Je veux qu'elle reste, mais elle m'a mis dans l'embarras”, a affirmé M. Haïchour. Le ministre a ensuite fixé un ultimatum à Mlle Houadria. Il lui a donné jusqu'à la fin de la journée de lundi pour décider de son sort. “Je ne m'oppose pas à ce qu'elle poursuive sa mission à la tête d'Algérie-Poste, à condition quelle suspende par écrit sa demande de départ à la retraite”, a déclaré M. Haïchour. “Il faut qu'on soit fixé d'ici à ce soir. Je la laisse réfléchir. C'est à elle de décider”, a ajouté le ministre. Autrement dit, si Mlle Houadria refuse de revenir par écrit sur sa décision de partir à la retraite, le ministre n'aura alors d'autre choix que de la remplacer. Une entreprise de l'envergure d'Algérie-Poste, qui emploie près de 28 000 personnes, ne peut en effet rester longtemps dans l'expectative. Il y va de son avenir. Rafik Benkaci