Pour peu que le climat des affaires s'améliore, l'Algérie peut atteindre des niveaux de croissance proches de ceux de la Chine. Le choix des pays arabes pour réaliser des projets d'investissement en Algérie a pour raison les excédents financiers dont disposent ces investisseurs, estimés à plus de 500 milliards de dollars. Ces projets ont pour objectifs d'absorber le chômage, d'engendrer des devises et de créer de la richesse et de pouvoir rapatrier les dividendes des sociétés qui investissent dans notre pays. Tous les capitaux à la recherche de pôle d'investissement intéressent l'Algérie. L'Afrique du Nord, notamment notre pays, est considérée par les opérateurs arabes, estime Brahim Bendjaber, président de la Chambre algérienne du commerce et d'industrie (Caci), comme la région la plus importante. La fin du premier semestre de l'année 2007, ces sociétés arabes ont investi une enveloppe de 10 milliards de dollars. Une bonne partie de ce montant est investie dans les secteurs de l'aluminium, le médicament, le tourisme, l'immobilier et les prestations hospitalières. Le total des intentions d'investissement est évalué à plus de 40 milliards de dollars, a indiqué Brahim Bendjaber. La somme investie est qualifiée par le président de la Caci d'importante quand on sait, argue-t-il, qu'un pays comme l'Egypte n'a réussi à attirer que 11 milliards de dollars jusqu'à novembre dernier. Pourtant, ce pays est réputé pour sa politique d'ouverture et son attractivité. “Mais, nous pouvons faire plus en réglant nos problèmes internes tels que le foncier. Au plan international, il est impératif de fournir plus d'efforts de marketing de l'image de l'Algérie”, soulignera M. Bendjaber sur les ondes de la radio Chaîne III. Il faut pour cela identifier les différentes natures des terrains, à savoir ceux réservés à l'agriculture, aux forestiers ou ceux dédiés aux zones touristiques. Le premier responsable de la Caci soulève aussi un manque de communication sur les diverses potentialités que recèle le pays. Comment intéresser des opérateurs à investir dans le secteur de l'industrie qui ne représente que 6% du produit intérieur brut (PIB) ? “Par les incitations et les facilitations fiscales et parafiscales, ainsi que la création de zones industrielles”, répond-il. Les investisseurs cherchent souvent des projets à fort taux de rendement et à une vitesse adéquate. “II faut par conséquent les attirer à travers ces deux aspects”, indique Brahim Bendjaber. Les industries pharmaceutique, mécanique, électronique et la pétrochimie… sont autant de domaines qui peuvent séduire davantage d'investisseurs. Comme les investisseurs arabes ont pour habitude d'investir dans le domaine de l'immobilier, aux pouvoirs publics de les inciter dans d'autres secteurs leur accordant des avantages fiscaux et parafiscaux. Par ailleurs, l'Algérie gagnerait plus en adhérant à la zone arabe de libre-échange. Car, pour M. Bendjaber, notre pays profitera de l'ouverture d'un marché de 250 millions d'habitants. Des produits industriels, artisanaux ou agricoles seront introduits ainsi facilement dans ces divers marchés puisqu'ils sont exonérés des droits et taxes. Une fois l'usine d'aluminium, dont le montant d'investissement est de l'ordre de 5 milliards de dollars, entrera en production, elle contribuera, indique le président de la CACI à raison d'un point, voire d'un point et demi du PIB. Si l'autoroute Est-Ouest, le doublement de voie et l'extension du réseau du chemin de fer sont achevés, l'alimentation en gaz et l'électricité touche toutes les zones industrielles et les contraintes liées au foncier levées, un taux de croissance avoisinant celui de la Chine, relève M. Bendjaber, ne sera pas une chimère… Badreddine KHRIS