Selon le ministre de la PME, le problème des créances non performantes des PME sera bientôt pris en charge. C'est désormais officiel, les PME publiques et privées, qui souffrent de charges financières telles que les dettes non performantes, verront leur problème pris en charge incessamment. Le ministère des PME/PMI vient d'obtenir le feu vert pour approfondir davantage l'étude de ce lourd dossier. Le département de M. Mustapha Benbada aura donc à présenter ses propositions dans ce sens au gouvernement. Les solutions possibles seront arrêtées au cas par cas. Une chose est certaine, ne seront concernées par cette mesure que les entreprises qui ont un marché et disposant de capacités de se développer. Le ministre a reçu une centaine de requêtes de la part de sociétés victimes de cette situation. Mais le nombre peut être triplé, voire quadruplé, car d'innombrables PME en pâtissent. Selon le ministère, l'enveloppe globale des PME privées endettées auprès des banques est estimée à plus de 317 milliards de DA. Devant un tel constat, ces PME se trouvent dans l'impossibilité de continuer à exercer leurs activités. La tutelle s'attelle donc à aider ces entreprises en utilisant les voies et moyens qui leur permettent de reprendre leurs parts de marché dont la concurrence devient de plus en plus rude. Dans ce cadre, des partenariats de diverses natures, des forums d'affaires, des foires et expositions, des relations commerciales avec des étrangers sont prévus au profit de ces PME. C'est le cas de la coopération algéro-italienne qui encourage toujours ce genre de rencontres. Un forum d'affaires entre des chefs d'entreprise algériens et leurs homologues italiens a été organisé hier à Alger. Une quarantaine d'entrepreneurs italiens ont fait le voyage à la recherche d'opportunités de partenariat. Ce sont des opérateurs qui activent dans les secteurs de l'industrie plastique, mécanique, pharmaceutique, l'électroménager, services financiers, matériel agricole… 317 milliards de DA de créances non performantes “Il a été mis en évidence, l'importance de l'intensification des échanges de délégation d'hommes d'affaires et des rencontres économiques qui favoriseront la connaissance du climat, des conditions et des opportunités d'affaires dans notre pays”, souligne M. Benbada. Dans une première opération d'identification, il a été enregistré quelque 400 projets que les PME algériennes se proposent de soumettre à leurs homologues italiens. Ce sont des opportunités réelles de partenariat qui seront discutées au cours de pas moins de 600 rencontres bilatérales programmées entre 200 entreprises algériennes et la quarantaine venue d'Italie. Les Algériens, faut-il le préciser, apprécient la technologie italienne, d'autant plus que l'outil de production fabriqué en Italie occupe une place prépondérante dans la fabrication de produits en Algérie, notamment pour le secteur de l'agroalimentaire. Pour une meilleure efficacité de ces relations, une commission technique chargée de préparer ces projets de partenariat a été installée. Une vingtaine de projets pilotes ont été d'ores et déjà été identifiés. L'action la plus urgente tracée est de trouver le mode opératoire pour le financement de ces projets. Cette initiative vient à point nommé car les échanges commerciaux entre les deux pays, dont le volume a atteint plus de 10 milliards de dollars en 2007, connaissent une évolution remarquable. L'Algérie a importé d'Italie des biens d'équipements industriels pour plus d'un milliard de dollar. Les importations de demi-produits italiens ont été évaluées à 900 000 dollars. Investissements italiens : un stock de près de 150 millions de dollars L'Italie demeure ainsi le deuxième fournisseur de notre pays avec environ 2,3 milliards de dollars, soit une hausse de plus de 27% par rapport à 2006. Ce pays est également le second client de l'Algérie avec près de 9 milliards de dollars. Sur une enveloppe globale de 21 milliards de dollars d'investissements directs étrangers (IDE) enregistrés auprès de l'Agence nationale de développement des investissements (Andi), pour les années 2008, 2009, 2010, l'Italie est parmi les pays les plus présents. Les investissements italiens déclarés à l'Andi durant la période 2000 à 2007 représentent, selon le ministre, 31 projets d'une valeur de 10,4 milliards de DA permettant la création de 1 417 postes d'emploi. Douze projets sont en investissement direct d'un montant de 5,3 milliards de DA. Dix-neuf autres sont en partenariat pour une valeur de 5,1 milliards de DA. Ces projets sont lancés dans les secteurs de la sidérurgie, la métallurgie, l'agroalimentaire, le bâtiment, les travaux publics et les services aux entreprises. Pour cela, un accord-cadre de coopération financière a été signé entre la Finalep et la société financière italienne Simest dans le but de soutenir les projets de partenariat et de joint-venture entre les PME des deux pays. Badreddine KHRIS