Entre 20 000 et 25 000 autres entreprises en moyenne sont créées tous les ans. Près de 3 000 entreprises disparaissent chaque année de la scène économique nationale. Les difficultés liées à la concurrence, le manque de rendement, l'absence de marché potentiel, le mauvais choix de l'activité… sont entre autres raisons à l'origine de cette mortalité. Devant une telle situation, les pouvoirs publics doivent réaliser une analyse pointue sur ce phénomène afin de savoir les véritables causes, proposer des solutions et décider de l'avenir de ces sociétés. En revanche, entre 20 000 et 25 000 autres entreprises en moyenne sont créées chaque année. Les pouvoirs publics s'attellent à offrir toutes les conditions nécessaires au développement de toutes ces sociétés. Il s'agit désormais de mettre à leur disposition les moyens qui leur permettront de faire face aux éventuels méfaits de la crise financière. Car, à court ou à moyen terme, les effets de ce phénomène financier qui continue d'ébranler toutes les places dans le monde ne tarderont pas à se manifester si l'Etat, d'un côté et l'opérateur économique de l'autre, ne se préparent pas sérieusement à cette décisive échéance. Pour le moment, il est opportun de maintenir le soutien des entreprises en les accompagnant dans leur évolution progressive. L'idée est de lancer des actions ciblées à travers une meilleure sélection des activités, voire des filières à développer quitte à réinjecter de l'argent dans ces entreprises pour qu'elles puissent jouer le jeu de la compétitivité. Ainsi, ces sociétés mettront sur le marché des produits de haute qualité et en quantités suffisantes pour l'ensemble de la population. Dans ce sens, la décision d'aider 200 entreprises publiques en dégageant une enveloppe financière à même de les remettre à flot a été accueillie avec une grande satisfaction par les travailleurs. À cela, il y a lieu d'ajouter les autres actions dédiées aux PME privées, notamment les facilitations financières et fiscales et la mise à niveau. Concernant ce dernier volet, il est consacré annuellement plus de un milliard de DA. Plus de 300 PME ont commencé en effet des opérations de mise à niveau jusqu'au mois d'août dernier. “Nous envisageons de mettre à niveau quelque 500 entreprises d'ici à la fin de l'année en cours afin d'accélérer le rythme de ce programme”, annonce M. Boukhalfa Khamnou, directeur général de la PME au ministère de la PME/PMI, sur les ondes de la radio Chaîne III. L'autre instrument qui peut assurer la compétitivité de ces sociétés a trait, selon le DG, au capital risque qu'il y a lieu de développer rapidement par les banques. Les responsables concernés au sein du gouvernement sont en train de réfléchir sur les possibilités d'élargir le programme de mise à niveau de l'immatériel vers le matériel. Mise à niveau de près de 500 PME d'ici à la fin 2008 Il est plus qu'indispensable, souligne M. Khamnou, de rénover périodiquement l'outil de production. De par les échéances qui attendent l'Algérie, à savoir la zone de libre-échange préconisant le démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association avec l'UE à partir de l'année 2017 et l'adhésion à l'OMC, obligent ces entreprises à se mettre à niveau. Elles sont appelées à améliorer leurs capacités elles-mêmes ou par le biais de ce programme. Dans le cas contraire, leur disparition sera inéluctable parce que la concurrence sera très rude. Par ailleurs, la récente réorientation de l'outil fiscal vers l'encouragement de l'activité de production de biens ne fait que dynamiser cette démarche de soutien aux PME dans le but de réduire un tant soit peu la dépendance de notre pays des importations. L'avant-projet de loi des finances 2009 prévoit des avantages fiscaux et parafiscaux. Le texte consacre d'ailleurs une réduction de l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) à 19% qui activent dans la production de biens. Les PME publiques et privées qui souffrent de charges financières telles que les dettes non performantes devaient voir leur problème pris en charge. Le ministère des PME/PMI a déjà obtenu le feu vert pour approfondir davantage l'étude de ce lourd dossier. Le département de M. Mustapha Benbada devrait présenter ses propositions dans ce sens au gouvernement. Les solutions possibles seront arrêtées au cas par cas. Une chose est certaine, ne seront concernées par cette mesure que les entreprises qui ont un marché et disposant de capacités de se développer. Le ministre a reçu une centaine de requêtes de la part de sociétés victimes de cette situation. Mais le nombre peut être triplé voire quadruplé car d'innombrables PME en pâtissent. L'enveloppe globale des PME privées endettées auprès des banques est estimée à plus de 317 milliards de DA. Ces PME se trouvent de ce fait dans l'impossibilité de continuer à exercer leurs activités. La tutelle s'attelle donc à aider ces entreprises en utilisant les voies et moyens qui leur permettent de reprendre leurs parts de marché dont la concurrence devient de plus en plus rude. Dans ce cadre, des partenariats de diverses natures, des forums d'affaires, des foires et expositions, des relations commerciales avec des étrangers sont prévues au profit de ces PME. Badreddine KHRIS