La forte secousse ressentie, hier, au niveau de la wilaya de Boumerdès, a provoqué dix blessés parmi la population alors que plus de huit personnes ont été choquées psychologiquement. Aucun dégât matériel important n'a, cependant, été enregistré. Parmi les blessés figure Souad 21 ans, une étudiante qui s'est jetée de son appartement situé au 1er étage à la cité de Benadjel (Boudouaou). Souad, qui souffre de douleurs au niveau du bassin, a été évacuée vers l'hôpital Zemirli d'Alger pour subir une opération. Une autre femme B. Fatiha a été, elle aussi, évacuée vers le même hôpital. Cette mère de famille, qui souffrait de douleurs dans le dos, s'est projetée contre le mur de son appartement, mais a pu sauver son bébé qu'elle tenait dans les bras au moment de la secousse. Un agent de sécurité d'une entreprise de construction a été, quant à lui, opéré sur place par l'équipe chirurgicale de l'unité d'urgence de Boumerdès alors qu'un employé d'une entreprise de téléphonie mobile, établie dans la commune de Boumerdès, a été blessé au pied et à la main en tombant des escaliers. À Corso, un agent du centre des handicapés de Corso a été sérieusement choqué, puis évacué par la Protection civile de Boumerdès. Deux étudiantes de l'université de Boumerdès qui, au moment de leur fuite, ont eu des fractures et des entorses, notamment au niveau des pieds et des jambes alors qu'un quinquagénaire de Boudouaou a été blessé légèrement au niveau du bassin au moment où il tentait de quitter précipitamment son domicile. À Zemmouri, des fissures ont été enregistrées sur un bâtiment de la cité des 360-Logements et les 16 familles qui y résident ont refusé d'y retourner. “Nous ne pouvons regagner ce bâtiment qui a été classé rouge par le CTC lors du séisme du 21 mai 2003 et qui a été mal réconforté”, nous a affirmé un père de famille. Le maire de Zemmouri a dû faire appel aux équipes du CTC pour juger de l'importance des fissures. Mais, selon le premier magistrat de la commune, les techniciens du CTC dépêchés sur les lieux hier ont finalement établi qu'il s'agit de fissures superficielles sans danger pour les citoyens. Mais ces derniers ne l'entendent pas de cette oreille en décidant de ne pas regagner leur appartenant. Par ailleurs, la Protection civile a mobilisé toutes les structures pour parer à toute éventualité. Le wali de Boumerdès, qui a installé aussitôt après la secousse une cellule de suivi, s'est rendu hier matin au niveau de l'unité d'urgence médicale (UMC) de Boumerdès pour s'enquérir de l'état de santé des blessés. À Alger, les citoyens ont fortement ressenti la secousse, notamment dans les bâtiments à étages. Certains habitants ont cru à un nouveau séisme comme celui de 2003 alors que d'autres pensaient déjà à un autre attentat à la bombe. À Bab El-Oued, de nombreux citoyens, pris de panique, ont quitté à la hâte leur logement. À Tizi Ouzou, la secousse a également été ressentie. En l'absence d'une intervention rapide de la radio pour expliquer aux gens les raisons de la secousse, les citoyens mal informés se sont débrouillés avec leur téléphone portable pour avoir les renseignements nécessaires. Joint hier par téléphone, Mohamed Belazougui, directeur du Centre national de recherche appliquée en génie parasismique, a indiqué qu'il s'agit d'une réplique du séisme du 21 mai 2003 qui n'a pas beaucoup de conséquences. “C'est un petit séisme qui ne peut provoquer de dégâts”, a ajouté M. Belazougui, précisant que “c'est la même faille du séisme du 21 mai 2003 qui est en train de se stabiliser et de retrouver son équilibre”. M. Belazougui s'est voulu rassurant en affirmant que ce genre de réplique est sans danger. “Elle peut provoquer des fissures dans les constructions les plus vulnérables sans plus.” M. T.