Considéré comme un point important dans la “feuille de route” du quartette, le démantèlement des colonies est suspendu par le ministre israélien de la défense, provoquant une véritable polémique sur le sujet. La décision de Shaoul Mofaz risque d'être lourde de conséquences. Après qu'elle se soit engagée à démanteler les colonies sauvages, outre les 160 colonies habitées par 220 000 colons en Cisjordanie et les quartiers de colonisation implantés à Jérusalem-Est, Israël se rétracte. Sans l'annoncer officiellement, le gouvernement Sharon suspend, par le biais de son ministre de la Défense, l'opération de démantèlement des colonies, entamée symboliquement il y a une semaine à Hébron (Cisjordanie). Le général Mofaz a décidé de maintenir les colonies “en attendant que leur statut juridique soit clarifié”. Si cette décision a été accueillie favorablement par le ministre de l'Habitat, chef du parti religieux ultra nationaliste, son homologue des infrastructures du parti Shinoui s'est déclaré “surpris et choqué de la décision du ministre de la Défense”. Ce membre du cabinet Sharon va plus loin en affirmant : “les implantations sauvages sont illégales, un point c'est tout, et l'Etat devrait les démanteler indépendamment de toute pression étrangère”. La décision de Shaoul Mofaz, qui intervient à l'occasion de la visite du secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns, a provoqué une polémique israélo-israélienne. Elle pourrait aboutir au blocage de la “feuille de route”, qui exige dès sa première phase d'application le démantèlement de ces colonies sauvages en plus du gel effectif de la colonisation. Le document parrainé par l'ONU, l'UE, la Russie et les Etats-Unis, stipule : “Le démantèlement immédiat de tous les points de colonisation érigés depuis mars 2001.” Cette date coïncide avec l'entrée en fonction du gouvernement israélien dirigé par Ariel Sharon. Cent huit colonies ont été créées ces cinq dernières années. Cela étant, le patron du Likoud a donné son accord pour rencontrer dans les tout prochains jours Abou Mazen, pour “examiner les moyens de coopération et les moyens d'application de la feuille de route”. Le chef du gouvernement palestinien, dont ce sera le premier rendez-vous officiel avec son homologue israélien, insiste sur le démantèlement des colonies juives de peuplement, malgré son attachement à des négociations directes avec Tel Aviv. La question des colonies sera sans aucun doute l'un des points les plus difficiles à régler entre les deux parties, tant le problème est complexe. L'application de la “feuille de route” est tributaire de la disposition d'Israël à se conformer à satisfaire cette exigence, qui fait partie de la première phase de mise en œuvre du document initié par le quartette. Sur le terrain, William Burns demande aux Israéliens “d'alléger la situations des Palestiniens”. Le diplomate américain préconise des mesures d'allégement pour renforcer notamment la position du premier ministre palestinien. En attendant, les tirs de l'armée israélienne ont fait une nouvelle victime palestinienne. C'est un enfant de 13 ans qui a été tué à Naplouse. Cette mort porte à 2 420 le nombre de Palestiniens tués depuis le début de l'Intifadha en septembre 2000. K. A. Démission du chef du parti travailliste Le chef du Parti travailliste israélien Amram Mitzna a annoncé dimanche soir sa démission, déclarant qu'il renonçait à assumer la direction d'un parti dont il n'avait plus le soutien, lors d'une conférence de presse au siège de sa formation à Tel-Aviv. "A mon grand regret, en dépit de la forte majorité avec laquelle j'ai été élu (à la tête du parti), il y a des gens qui n'ont pas respecté la volonté des électeurs et ont tout fait pour porter atteinte à ma capacité à diriger le parti", a déclaré M. Mitzna. “Aujourd'hui, je restitue le mandat que j'ai reçu des membres du Parti travailliste et démissionne de mes fonctions de chef du parti", a déclaré M. Mitzna. Moins de trois mois après son entrée en politique, Amram Mitzna, maire de Haïfa (nord d'Israël), avait été triomphalement élu le 19 novembre 2002 à la tête du Parti travailliste face à son ancien chef, Binyamin Ben Eliezer, ancien ministre de la Défense dans le gouvernement d'union nationale d'Ariel Sharon.