Les retombées positives de cette manne exceptionnelle sur la population et les entreprises restent moins perceptibles. Le grand argentier du pays vient d'annoncer une performance macro-financière sans précédent dans l'histoire économique de l'Algérie. Une bonne nouvelle. L'état actuel des réserves en devises permet de faire face à un retournement du marché pétrolier pendant au moins trois ans. Les surplus financiers qui se sont accumulés depuis 2000 assurent, du reste, la continuité des investissements publics massifs inhérents au plan de relance et l'attractivité du marché algérien en matière d'engagements étrangers. Mais les retombées positives de cette manne exceptionnelle sur la population et les entreprises restent moins perceptibles. Le chômage et la pauvreté ont-ils reculé pour autant dans le pays ? Si dans le discours officiel, la réponse demeure catégorique, dans les faits, elle paraît moins évidente. Les revenus de la majorité des ménages dans le pays, bien qu'ils aient progressé ces dernières années, parviennent difficilement à couvrir les dépenses de survie. En ce sens, dans les temps actuels, à l'approche de la campagne présidentielle, qui s'amuserait à suggérer les solutions structurelles, côté pouvoirs publics, favorisant la sortie rapide d'une économie rentière ? Autre topo : la sphère réelle patine. Elle continue de vivre de graves difficultés liées au climat d'affaires contraignant dans le pays. Le plan massif de mise à niveau des entreprises annoncé depuis des années peine à être mis en œuvre. La promotion tous azimuts de la création de richesses et d'emplois demeure, elle, au stade théorique. Là résident véritablement les freins à une résorption rapide du chômage, important chez les jeunes. En résumé, en dépit de cette embellie financière, les fragilités macroéconomiques persistent au regard de la forte dépendance à l'égard des fluctuations des cours du brut, pendant que les grandes tensions sociales semblent latentes. La question est de savoir également si cet argent public servira à engager réellement l'Algérie dans un processus de développement durable au profit des générations futures. L'économie de l'évaluation de la mise en œuvre des deux plans de relance, ainsi que l'application de remèdes en vue d'une plus grande efficacité invitent plutôt à une moindre visibilité sur l'évolution future de l'Algérie. K. R.