Le GSPC, qui a sous-estimé la capacité de réaction des services de sécurité, découvre que ses réseaux, surtout logistiques, sont en train de tomber les uns après les autres. L'enquête sur l'attentat suicide de Thénia livre des conclusions troublantes sur l'état dans lequel se trouve le GSPC qui a utilisé, pour la circonstance, un vrai-faux kamikaze. Ainsi, l'auteur présenté par l'organisation terroriste comme étant le réel kamikaze qui s'est fait exploser devant le siège de la sûreté de Thénia serait un autre. Les analyses ADN ont démontré que le GSPC a fait dans le bluff médiatique en livrant une autre identité du terroriste responsable que celle prouvée scientifiquement. Après avoir glorifié ses “martyrs” par des photos et des vidéos ainsi que des textes triomphalistes, le GSPC a, dans le cas de Thénia, adopté une communication minimaliste. Est-ce que cela suppose que le terroriste s'est fait piéger dans une mission suicide qui ne devait pas en être une ? Est-ce que le GSPC a plus de mal à convaincre les nouvelles recrues à se faire exploser ? Ou est-ce que le groupe de Droukdel veut brouiller les pistes afin de ne plus mettre en difficulté les cellules kamikazes restantes ? Toutes ces hypothèses sont viables, mais dénotent, paradoxalement, que l'attentat de Thénia est un tournant dans les pratiques terroristes. Le GSPC, qui a sous-estimé la capacité de réaction des services de sécurité, découvre que ses réseaux, surtout logistiques, sont en train de tomber les uns après les autres. Actuellement, au regard des enquêtes sur les attentats du 11 décembre à Alger ou celui de BRC de Bouchaoui, la qualité des investigations des services de lutte antiterroriste laisse très peu de marge de manœuvre au GSPC. Les membres du soutien logistique sont soumis à une rude pression, quand ils ne sont pas cueillis, et les cellules kamikazes sont exposées à être démantelées assez rapidement. On est encore loin de l'éradication totale de ce nouveau phénomène, mais les mesures mises en place permettent de conclure que la partie ne sera plus aussi facile pour le GSPC qui veut provoquer le chaos urbain. Les soubresauts existeront mais, à mesure que le GSPC frappera, il s'exposera aux risques d'implosion qu'a connue le GIA et à une riposte fulgurante contre ses propres réseaux qu'il tente de rendre de plus en plus étanches. La guerre souterraine bat son plein, loin du pessimisme de certains experts autoproclamés, et rien ne dit que l'attentat de Thénia ne soit pas le début d'un bricolage opérationnel qui augure des difficultés à venir. M. B.