Le big band parisien, groupe multiculturel phare de la scène world française, fondé en 1995 par Youcef Boutella, fait un retour remarqué : ses douze musiciens, dont des Algériens, remettent sur le tapis la fusion et le brassage musicaux avec dix nouvelles chansons. Pour leur troisième album, Alik, ils se sont produits à l'Elysée-Montmartre, salle de concert mythique de Barbès (Paris). Chaâbi, raï, reggae, zouk, rock, salsa, jazz, Couscous Band ou Bougnoule Connections, l'ONB a rendu un hommage fervent à Slimane Azem (1918-1983), maître du chant kabyle, exilé en France en 1937. L'album salue deux autres figures de la chanson algérienne avec le raï très rock de Mohamed Larbi, dit cheikh Mamachi (mort en 1988), l'un des plus grands poètes chanteurs bédouins algériens et pionnier du raï des champs, et Mohamed Mazouni, impertinent dandy du yéyé algérien, né en 1940. L'Orchestre national de Barbès occupe une place unique sur la scène musicale française. Son entreprise de relecture et d'exploration systématiques du patrimoine musical d'Afrique du Nord ne connaît pas d'équivalent.