Moscou saisira-t-il l'occasion pour faire de nouvelles propositions en vue de montrer sa bonne volonté de booster ses relations avec Alger ? Le président algérien se rend aujourd'hui en Russie pour la seconde fois depuis son accession au pouvoir en 1999. Si la visite effectuée en avril 2001 avait permis à l'Algérie, dans le cadre de sa stratégie, de renouer avec les grandes puissances, de relancer la coopération bilatérale qui s'est d'ailleurs traduite par le déplacement à Alger du président Vladimir Poutine en mars 2006, il n'en reste pas moins que la visite du chef de l'Etat aujourd'hui à Moscou répond au souci de dénouer une crise née des problèmes rencontrés dans la mise en œuvre du contrat de vente d'armes russes à l'Algérie, conclu il y a près de deux ans. Il faut dire que le conflit d'intérêts surgi au lendemain de la signature de l'accord militaire a quelque peu assombri les relations entre les deux pays. Au point où des cercles informés n'hésitent pas à évoquer une crise ouverte après que des informations eurent circulé sur l'intention du gouvernement algérien d'annuler les transactions d'armement d'un montant de plus de 7 milliards de dollars en raison de ce que les observateurs ont qualifié de “tromperie sur la marchandise”. Cette visite de deux jours vient ainsi à point nommé pour tenter de régler les différends existant. Ainsi, au-delà de la re-signature de l'accord sur la livraison d'armes pour l'ANP, il s'agira d'identifier de nouvelles opportunités de coopération susceptibles de redonner un nouvel essor aux relations bilatérales. Moscou saisira-t-il l'occasion pour faire de nouvelles propositions en vue de montrer sa bonne volonté de booster ses relations avec Alger ? La participation de Sonatrach à des investissements en Russie serait la bienvenue d'autant qu'en termes de réciprocité, Moscou souhaiterait l'implication des compagnies russes dans la prospection pétrolière et gazière en Algérie. Là aussi, la coopération énergétique n'a pas trouvé sa concrétisation comme l'aurait souhaitée Alger. Dans les faits, le mémorandum d'entente entre la Sonatrach et Gazprom, qui a expiré en août dernier, et qui n'a pas été renouvelé, n'a pas abouti à grand-chose quand bien même cet accord avait fait craindre sérieusement à l'Europe la naissance d'une Opep de gaz. Une idée qui a fait son chemin, mais qui demeure au stade embryonnaire. Le volume des échanges a, lui aussi, connu une baisse sensible passant de 600 millions de dollars en 2006 à seulement 141 millions de dollars en 2007. Pour dire que la situation est véritablement à la traîne, ce qui déçoit Alger qui ne veut plus d'une relation à sens unique. S. T.