Le gouvernement affirme que la subvention des produits de large consommation bloquerait les projets de développement. “Le gouvernement est triste et préoccupé par l'inflation qui touche les produits alimentaires”, a déclaré Mahmoud Khoudri, le ministre chargé des relations avec le Parlement, qui répondait, jeudi dernier à l'APN, à la place de son collègue du Commerce à une question du député FLN Berkani Bouzid. Ce dernier s'indignait de l'augmentation excessive des produits de large consommation. Le membre du gouvernement a révélé que Abdelaziz Belkhadem consacre 5 à 10 minutes, à chaque fin de Conseil de gouvernement, à un exposé du ministre du Commerce sur les fluctuations des prix des articles alimentaires de première nécessité. “La préservation du pouvoir d'achat est notre priorité”, a-t-il précisé. Il a expliqué que la hausse des prix de certains produits a suivi proportionnellement l'augmentation de leurs coûts sur le marché international. Il a indiqué que la tonne de farine, vendue en 2006 à 180 $, est cédée en février 2008 à 350 $. L'huile de table a subi une inflation de 45% en deux ans, et les lentilles de 38%. Cette inflation est induite par plusieurs causes dont une baisse des réserves internationales et des mauvaises conditions climatiques. Dans une des dispositions, il est prévu de poursuivre la subvention du prix du lait en sachet. De mars à décembre 2007, l'Etat a remboursé aux unités de production de lait un différentiel de 19 milliards de dinars pour la production de 1,3 milliard de litres en dix mois. “L'ONAL a pris le relais depuis décembre 2007. Nous avons aussi créé un Office de régulation du marché des légumes secs”, a ajouté le ministre. Il a fait, néanmoins, l'aveu d'impuissance du gouvernement à lutter plus efficacement contre l'érosion du pouvoir d'achat : “Nous n'avons pas de solution pour contrôler les prix. Faites-nous des propositions !” Le ministre a affirmé que soutenir outre mesure les prix des produits de large consommation se traduirait par le blocage de projets de développement. Il a ainsi relativisé l'importance des réserves de change en soulignant le fait que l'Algérie exporte en dollar et importe en euro. Il a rappelé alors la forte dépréciation de la monnaie américaine face à la devise européenne (1euro = 1,52 $). Interpellé sur la politique de l'emploi, le ministre du Travail de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a commencé par rappeler que le taux de chômage a reculé de 29% en 1999 à 11% en 2007. Plus de 350 000 emplois sont créés annuellement, ces dix dernières années, contre uniquement 40 000 nouveaux postes de travail rémunérés avant la période indiquée. Tayeb Louh a reconnu, toutefois, que le chômage sévit toujours. À cet effet, une nouvelle stratégie de l'emploi a été soumise récemment aux services du Chef du gouvernement. “Elle sera examinée par un conseil interministériel le 10 mars prochain”, a-t-il ajouté. Il a révélé, par là même, les grands axes de ce plan qui s'appuiera sur le secteur économique comme source d'emplois. Des mesures incitatives seront prises au bénéfice des entreprises qui recrutent. Le ministre a parlé aussi de la réforme de l'Anem (Agence nationale de l'emploi), de la mise en place de mécanismes de contrôle et d'évaluation de la politique de l'emploi, ainsi que de l'installation d'organismes de coordination entre les différentes institutions. À une autre question, M. Louh a affirmé que la législation en vigueur inclut les deux années du Service national dans le calcul de la retraite. Cette période n'est pas prise en compte uniquement dans les régimes spécifiques comme le départ en retraite avant l'âge de 60 ans ou la retraite relative. Souhila H.