Le dossier concernant les facilitations en matière de circulation des personnes est mis sur la table des négociations qui vont démarrer à partir d'avril prochain. Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a appelé, lundi soir à Bruxelles, à sortir rapidement la coopération entre l'Algérie et l'UE de “la logique commerciale” pour passer à un “partenariat plus large”. M. Medelci a identifié trois axes stratégiques à concrétiser à court et moyen terme : le partenariat stratégique énergétique englobant l'exportation d'énergies renouvelables, la finalisation du soutien de l'UE à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, l'accès aux technologies nouvelles et l'amélioration des conditions de voyage des Algériens vers l'Europe. Concernant le partenariat énergétique, les discussions exploratoires pour la conclusion d'un mémorandum d'entente sont engagées à travers trois volets : la sécurité énergétique de l'UE, assurée depuis plus de 30 ans, l'ouverture de la coopération dans le domaine de la fourniture de l'électricité à l'Europe et au Maghreb et la promotion des énergies renouvelables en Algérie. “Nous attendons des partenaires européens une assistance pour aller dans le sens de la préparation de l'Algérie à l'après-pétrole car nous sommes concernés, comme tous les pays, par la promotion des énergies renouvelables”, souligne le ministre, ajoutant que “dès le mois d'avril, nous commencerons à travailler à ces objectifs”, en rappelant que des expériences de production d'énergies renouvelables existent avec l'Espagne et l'Allemagne. En ce qui concerne le soutien de l'UE à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, M. Medelci a estimé que “le dossier avance et espère qu'il sera finalisé au cours de l'année 2008”. “Quelques problèmes persistent, mais dans la majorité des cas, des solutions sont à notre portée”, estime le ministre. S'agissant de l'épineux problème de déplacement des ressortissants algériens vers l'Europe, le chef de la diplomatie algérienne a estimé que la question de l'octroi des visas dans des conditions dignes et dans des délais raisonnables a “évolué, mais de façon insuffisante”. Il s'agit pour l'Algérie de “mener de pair la démarche économique avec la démarche humaine, cohérence à laquelle ne sont pas encore parvenues les deux parties”. L'Union européenne conditionne la facilitation de l'octroi des visas par une coopération “plus active” sur le retour et la réadmission des immigrés illégaux. Mourad Medelci estime que les accords de réadmission des immigrés illégaux fonctionnent “de façon tout à fait satisfaisante avec de nombreux pays européens, ce qui ne nous empêche pas de les améliorer”. Dans une note écrite citée par l'APS, la commissaire européenne aux Relations extérieures et à la Politique de voisinage, Mme Benita Ferrero Waldner, a affirmé que ces priorités figurent dans les propositions concrètes qu'elle a soumises lors de sa visite, la semaine dernière, à Alger. En matière de réformes économiques, souligne-t-elle, il est “essentiel d'assister l'Algérie dans ses avancées vers une économie de marché compétitive, ce qui implique la mise à niveau de ses entreprises, la réforme du secteur bancaire, la promotion de l'investissement national et étranger, l'amélioration de la compétitivité de l'économie”. Dans le domaine du commerce, elle suggère “d'envisager un certain nombre d'actions concrètes qui restent à définir, pour aider l'Algérie à diversifier ses exportations, à moderniser ses services des douanes ou encore à poursuivre son programme de privatisation”. M. R.