Une approche sectorielle, une dynamisation du secteur bancaire, la création d'un marché de capitaux en Algérie et la promotion de l'innovation sont les principaux éléments contenus dans la stratégie économique nationale présentée, hier, à Alger par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar. Lors d'une conférence sur “la stratégie économique de la nation” présentée à l'Institut supérieur de gestion et de planification (ISGP),M. Temmar a fait savoir, devant une assistance composée essentiellement d'étudiants en management, de présidents de SGP, de P-DG d'entreprises et d'anciens ministres, que le gouvernement possède une stratégie “très bien faite” dont la mise en application sur le terrain “n'est pas l'œuvre du seul gouvernement, mais de toutes les forces vives de la nation”. “Le problème de hasard n'existe pas au niveau du gouvernement”, a indiqué le ministre en réponse, dit-il, a certains experts qui prétendent que “l'Etat n'a pas de stratégie”. Si de 2000 à 2004, l'Algérie s'est attelée à ramener la stabilité politique et économique, aujourd'hui, la situation est meilleure et le tableau est indiscutable là-dessus : l'Algérie est à l'aise financièrement et le rythme de croissance économique est “bon” comparativement à d'autres pays dans le monde qui ont également engagé des réformes, a ajouté M. Temmar. Dans la stratégie économique, M. Temmar a indiqué que l'Algérie ne procède plus par “à-coups” comme avant où il fallait faire face à l'urgent, mais se base sur une stratégie dont la quintessence est “la réorganisation et la régulation de l'économie”, a-t-il expliqué. M. Temmar a souligné que le gouvernement travaille depuis six mois sur l'élaboration de stratégies sectorielles autour des pôles de l'industrie, du tourisme, de l'agriculture et de la pêche. Il a également évoqué, dans le cadre de cette stratégie, la nécessité de donner un “coup de fouet” dans le système monétaire et de créer un marché de capitaux en Algérie. “L'Algérie a commencé à moderniser le système de paiement, mais ce n'est encore que le Smig des réformes dans ce secteur.” Dans ce sens, il a rappelé le processus d'ouverture du capital social des banques BDL et CPA. Pour cette dernière, “il ne s'agit pas d'une remise en cause, mais d'une interruption seulement”, a dit le ministre. Le ministre s'est félicité de la présence du secteur privé international, mais regrette que le secteur public représente encore 90% du réseau en Algérie. “Tous les pays du monde ont ouvert leurs secteurs bancaires à l'exception de l'Arabie Saoudite et de la Russie tandis que l'Algérie est sur le point de le faire”, a-t-il souligné. Par ailleurs, le représentant du gouvernement a évoqué le projet de créer une banque d'investissements, pour accompagner les investisseurs dans leurs projets et pallier la carence des banques publiques. Ces dernières, tenues de financer les entreprises publiques “ne veulent pas pendre des risques avec les investissements”, a regretté le ministre. Concernant le foncier, il a réitéré la position du gouvernement qui consiste à vendre le terrain au prix courant, mais reconnaît dans ce domaine que “c'est un marché spéculatif et c'est pour cette raison que le gouvernement envisage de mettre de l'ordre”. À la question “où va l'argent de l'Algérie ?”, M. Temmar répondra qu'il s'agit de voir autour de soi les grands projets multisectoriels (chemins de fer, autoroutes, aéroports, barrages, développement du Sud, etc.) pour comprendre que l'Algérie a investi dans les infrastructures lourdes qui serviront chaque Algérien d'aujourd'hui et des générations futures. Le débat a été axé sur l'OMC, l'intérêt des pays à y adhérer, l'importance de la formation de l'homme, le chômage et l'inflation enregistrée sur le marché. Reste maintenant à le mettre en œuvre rapidement. R. E.