Il n'y a pas longtemps de cela, le président du Forum des chefs d'entreprise déplorait le fait que cela faisait quinze années au moins que le processus des réformes avait été lancé et "ça n'en finit pas". Il faut réaffirmer les grandes options " et mettre en exécution la visibilité contenue dans la stratégie industrielle. Cette visibilité, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements la résuma par une approche sectorielle,une dynamique du secteur bancaire, la création d'un marché de capitaux, la promotion de l'innovation. Si on peut considérer qu'il existe ainsi une profonde convergence entre les opérateurs économiques et le ministère concerné, d'où proviendrait alors l'incrustation tout de même d'une certaine inquiétude dans les esprits ? Il y a d'abord un doute hérité. Quinze années de réformes et ça n'en finit pas. Des efforts ont été déployés dans la réforme du système financier mais on parle encore de la nécessité de mener des réformes dans le secteur bancaire,comme si ce qui a été fait n'est pas suffisant ou ne va pas dans la "bonne" direction. Pourtant, selon le ministre, il n'y a pas de hasard au niveau du gouvernement. La stratégie est très bien faite. Il y a cependant un problème. Le ministre avait déclaré que "l'Algérie dispose aujourd'hui d'une stratégie économique" et qu'elle est demeurée ouverte sur l'étranger. Une double question devrait donc se poser. L'Algérie n'avait-elle donc jamais disposé d'une stratégie économique, c'est-à-dire depuis l'accès à l'Indépendance ? Pourquoi avoir attendu 2008 et ne pas l'avoir élaborée avant, quelques années plus tôt ? On peut résumer les contradictions à travers ce type de questions. Pourquoi les réformes sont-elles interminables ? Pourquoi avoir attendu si longtemps pour lancer une stratégie économique, ce qui voudrait suggérer que l'Algérie n'en avait jamais eu une, et que, par conséquent, tout se faisait au "pif", "abou bris" comme on se plaisait à le dire quand on pensait au ministère de la Planification. Comment les chefs d'entreprise privées sont-ils passés de leur encouragement prodigué au gouvernement à poursuivre la voie telle qu'elle est choisie à la situation actuelle où ils tirent la sonnette d'alarme sur le fait qu'il n'y a rien de lisible et de visible, ce qui les embrouille sur ce qu'ils devraient faire.