L'implication des comités de quartier, de certaines administrations et leur combinaison avec les forces de sécurité n'ont pas tardé à porter leurs fruits à Oran. La criminalité, qui a atteint un pic en 2006, est en nette régression. En attestent les chiffres communiqués par le commandant de groupement, Karim Baiben, dans un point de presse donné jeudi suite à une opération de trois jours de descentes à travers les quartiers et communes ciblés de la périphérie comme Nedjma (Chtaïbo), Hassi Bounif, Sidi El-Bachir, Aïn Beïda, Kharouba, etc. De ces descentes, on notera que 578 personnes on tété identifiées, 11 arrêtées dont 2 recherchées dans le cadre d'un mandat d'arrêt, 265 g de kif saisis ainsi que deux véhicules ayant servi au transport de marchandises de 8 quintaux d'oranges, 230 kg de piments doux, 4 893 boîtes de sardines en conserve. Ces produits en provenance du Maroc étaient transportés sans factures ni registre du commerce. Comme on le constate, le terrain a changé de réalité. Jusqu'au 25 mars de l'année en cours, la gendarmerie d'Oran a traité 567 affaires dans le cadre de droit commun où il a été enregistré 150 crimes et délits ayant abouti à l'arrestation de 315 personnes dont 184 placées sous mandat de dépôt. En comparaison avec l'année 2007, il est noté une augmentation de 89% dans les crimes et délits, 28% pour les arrestations et 62% pour ce qui est des personnes mises sous mandat de dépôt. Le lieutenant-colonel Baiben explique que cette augmentation dans les arrestations est justifiée essentiellement par l'initiative, les moyens et les méthodes mis à contribution. “Il faut savoir que les choses ont vraiment évolué. Nos forces résident dans les renseignements fournis par les citoyens, les investigations et enfin les contrôles et descentes inopinés”, dira-t-il. En matière de lutte contre les stupéfiants, 79 affaires ont été traitées au cours des deux premiers mois de l'année 2008 où il a été saisi 8,7 kg de kif traité et 444 comprimés de psychotropes. En comparaison avec la même période de l'année 2007, 8 affaires de détention, consommation et commerce illicite de stupéfiants ont été enregistrées ayant conduit à la saisie de 5 kg de kif traité et 100 comprimés de psychotropes ainsi que l'arrestation de 100 personnes dont 97 ont été placées sous mandat de dépôt. Soixante affaires de contrebande ont été traitées depuis janvier ayant permis la saisie de lots importants de produits alimentaires, de véhicules, de cigarettes et d'effets vestimentaires d'une valeur globale de plus de 1,5 milliard de centimes, soit une augmentation de 87% par rapport à 2007 (750 millions de centimes). sonnette d'alarme pour prévenir les vols de câbles Il y a une quinzaine de jours, 47 quintaux de câble ont été saisis à Messerghin au moment même où les trafiquants s'apprêtaient à charger la marchandise à bord de camions. “Dans ce cadre, les corps de sécurité restent pleinement engagés à mener des opérations combinées ou séparées pour parvenir à des résultats probants”, a confié le lieutenant-colonel Baiben. Les autorités locales ne sont pas en reste. Et pour preuve, une très bonne initiative se concrétisera à moyen terme avec l'installation de pas moins de 450 caméras de surveillance au niveau de la ville d'Oran, ce qui permettra de contrôler à distance la mégapole de l'ouest du pays comptant plus de 1,6 million d'âmes. Pour le moment, 52 caméras sont en place. Le projet auquel adhèrent les premiers responsables de la ville nécessite, cependant, une grande maîtrise de cette technologie, chose à laquelle une réflexion est en train de se faire. ChtaIbo, quand l'anarchie fait loi Nedjma 1, Nedjma 2, Nedjma 5… Une suite numérique à laquelle l'étranger ne comprend que dale. Un gigantesque quartier peuplé, tenez-vous bien, de 120 000 habitants. On parle de 150 000. Personne n'est capable de vous donner le chiffre exact. Peut-être le prochain recensement. Et ce n'est pas sûr. Des constructions anarchiques sans aucune règle architecturale. C'est un peu comme El-Hamiz à Alger, mais ce dernier offre un certain aspect de modernité. Par contre, Nedjma, Chtaïbo pour les intimes, aucune construction ne ressemble à une autre à part que tout le monde est logé à la même enseigne : l'illicite. Prévus pour servir de base arrière à la zone industrielle, les terrains de Chtaïbo ont finalement été squattés par des familles venues de wilayas limitrophes d'Oran comme Mascara, Relizane et Tiaret. Dans les années 1980, il n'y avait que quelques maisons éparpillées, sur toute cette zone. L'avènement du FIS fera un boum dans la région. Les élus du parti dissous n'ont pas trouvé mieux que de procéder par une méthode bien à eux : tracer à la craie des lots vite attribués à des bénéficiaire qui ne demandaient pas mieux. Il a suffi de quelques années pour voir cet endroit se transformer en un quartier dont la population équivaut celle d'une daïra. Le comble est qu'il n'a même pas le rang de commune puisque rattaché à celle de Sidi Chami. Avec Douar Boudjemaâ, Sidi El-Bachir, Hassi Bounif, Kharouba, Aïn Beïda, Chtaïbo est l'exemple même des quartiers illicites revendiquant par le fait accompli le statut de commune. On parle, en effet, d'une régularisation mais des constructions uniquement. Nedjma ou Chtaïbo n'est pour le moment pas dans l'agenda des urgences de la wilaya encore moins de la daïra et de la commune dont elle dépend. Ali Fares