Dix ans après son élaboration et sa mise en œuvre, le plan national de lutte contre les méningites bactériennes purulentes a fait l'objet d'une révision, discutée dans le cadre du séminaire tenu, à l'école paramédicale de Mostaganem. Un séminaire national qui a réuni, sous la direction du Dr K. Zeboudj, chargé du programme de lutte au niveau du ministère de la Santé, les microbiologistes, cliniciens et épidémiologistes, ayant participé à la mise en œuvre de la stratégie de lutte, adoptée en juin 1998 à Annaba. À la lumière des nouvelles donnes scientifiques et médicales, le panel de compétences et de spécialistes en la matière, mais surtout de la pratique du terrain, la rencontre aura permis d'apporter les réajustements et les amendements devant consolider l'efficacité de la stratégie retenue jusque-là. Une stratégie qui semble démontrer et confirmer la justesse des choix retenus pour la maîtrise de la redoutable pathologie, selon le Dr Zeboudj qui en veut comme preuve l'estompage des flambées épisodiques caractéristiques de cette forme de méningite dite à méningocoques, qui se manifestent généralement tous les 8 à 10 ans. Depuis la sinistre épidémie enregistrée dans la wilaya de Médéa en 1998, la prévalence de cette méningite d'origine bactérienne serait en déclin, selon la même source. Cependant, une telle évolution ne saurait être assimilée à titre “d'acquis” prémunissant contre toute éventuelle résurgence de la maladie. Bien au contraire, il relèverait de l'impératif de réunir les compétences nationales afin d'affûter davantage la stratégie nationale, dira le Dr Zeboudj, interrogé à propos de l'opportunité de la tenue d'un tel séminaire. Ainsi, dans l'optique d'une efficacité qui se voulait optimale, les séminaristes venus des cinq régions sanitaires que compte l'Algérie, se sont d'abord organisés en trois ateliers pluridisciplinaires, afin de circonscrire tous les volets de l'action préventive, de la prise en charge en milieu hospitalier et du rôle exploratoire du laboratoire contribuant à la détermination des bactéries pathogènes incriminées. Le retour en plénière s'est soldé par une batterie de recommandations mettant sur pied un nouveau consensus cristallisant une meilleure harmonie des actions menées sur le terrain à travers l'ensemble du territoire national. Annoncé il y a de cela plusieurs mois déjà, et bien que les cas de méningite ne soient pas importants au degré de susciter l'alarme, l'Algérie a décidé d'introduire le vaccin contre la méningite dans son programme élargi de vaccination de cette année 2008. Indécis et réticent jusque-là, l'Etat algérien s'est finalement décidé à introduire ce vaccin malgré son coût jugé relativement excessif. La couverture vaccinale annuelle contre la méningite coûtera quelque 70 milliards de centimes sur les 100 milliards de centimes consacrés au programme national de vaccination mis en œuvre par le département ministériel. M. O. T.