Il est vrai qu'aux yeux de l'étranger, l'Algérie, grâce à sa centaine de milliards de dollars de réserves, est devenue un pays solvable, un pays pour lequel, la dette n'est plus un souci, mais cela ne le dispense pas du péché de l'économie de rente qui couve un confortable matelas de devises en prêchant l'essor économique sans aller à l'essentiel. L'Algérie, qui redoutait, il y a une dizaine d'années, une période de vaches maigres et qui s'apprêtait à serrer la ceinture pour joindre les deux bouts, se retrouve aujourd'hui, après un boom extraordinaire des prix du pétrole, avec un trop-plein de dollars sans savoir quoi en faire. Le gouvernement a initié un programme complémentaire de soutien à la croissance économique (2005-2009) de 55 milliards de dollars, pour relancer la machine d'un précédent plan de soutien à la relance économique, adopté en 2001. Cependant, rien n'y fit, le pays traîne toujours ce paradoxe d'une richesse insolente qui tranche singulièrement avec une pauvreté ostensible de la population. Au point où la suprême interrogation, celle de savoir où va l'argent du pétrole, a commencé à faire son bonhomme de chemin pour taquiner le triste constat d'une panne d'idées qui risque de gâcher, une fois encore, l'occasion de garantir l'après-pétrole. Car il faut bien l'avouer, la difficulté pour nos dirigeants, aujourd'hui, ce n'est plus où trouver l'argent, mais comment le dépenser sans susciter, au sein d'une population qui en a tant besoin, le sentiment de gaspillage. Alors que l'Algérie est censée, à la faveur de l'embellie financière, préparer l'après-pétrole, au contraire, elle est en train de se noyer de plus en plus dans la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures. Il est peut-être urgent que nos responsables réfléchissent à engager des stratégies nouvelles qui regardent bien au-delà de l'échéance 2009. Des stratégies capables d'atténuer le poids de la rente pétrolière sur l'économie algérienne. Il est vrai qu'aux yeux de l'étranger, l'Algérie, grâce à sa centaine de milliards de dollars de réserves, est devenue un pays solvable, un pays pour lequel la dette n'est plus un souci, mais cela ne le dispense pas du péché de l'économie de rente qui couve un confortable matelas de devises en prêchant l'essor économique sans aller à l'essentiel. Autant dire oui aux réformes radicales qui ouvrent la voie à la production diversifiée et concurrentielle hors hydrocarbures qui éloignera de l'Algérie ce que les économistes avertis appellent la “malédiction du pétrole”. Z. B.