Il est prématuré d'avancer une échéance pour l'ouverture du capital du CPA ou de la BDL, affirme le grand argentier du pays. La crise des subprimes, qui secoue actuellement le marché américain, n'offre pas une visibilité claire de ses effets sur les banques internationales. Ce qui, par conséquent, pousse les pouvoirs publics à retarder l'ouverture du capital de la BDL ou du CPA. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Pour lui, il est encore prématuré d'avancer une quelconque échéance pour la privatisation de tel ou tel établissement bancaire. “Nous attendons de voir plus clair, mesurer l'impact de cette crise et prendre ensuite la décision idoine”, explique-t-il. Sur un autre registre, le ministre indique que son département offre la possibilité aux organes sociaux des entreprises publiques de faire appel à l'Inspection générale des finances (IGF) pour auditer ou contrôler leur entreprise dans le but d'améliorer son fonctionnement et ses activités. “Nous sommes en train de préparer une loi sur la comptabilité publique. Nous travaillons également sur les auditeurs et les commissaires aux comptes”, souligne M. Karim Djoudi. Pour pouvoir apprécier les méfaits de la disparité du dollar par rapport à l'euro sur le pouvoir d'achat en Algérie, le ministre avoue que trois principaux paramètres doivent être pris en compte. Il s'agit des importations, des exportations et de la gestion des réserves de change. Car notre pays exporte en dollar et importe en partie en euro, alors que la gestion des réserves de change se fait dans plusieurs monnaies. M. Djoudi s'est exprimé hier en marge de la cérémonie de signature d'un protocole de partenariat entre les compagnies d'assurances Saa et la française Macif. La Société nationale d'assurance (Saa) et le groupe français Mutuelle assurance des commerçants et industriels de France et des cadres et salariés de l'industrie et du commerce (Macif) ont signé, en effet, à Alger un protocole d'intention de partenariat stratégique. Sur la base de ce document, la Saa et le groupe Macif envisagent de créer des structures de coopération et de développement qui pourront prendre la forme de filiales communes en Algérie ou en France établies sur la base d'un business plan. En outre, les deux parties comptent procéder entre elles à un partage et à un échange de compétences et de technologies fondés sur l'expérience et les outils utilisés par le groupe Macif en tenant compte de la maîtrise par la Saa des spécificités du marché algérien. Pour cela, Macif mettra notamment à disposition ses spécialistes dans les domaines identifiés. Les activités, qui pourraient être exercées au sein des filiales communes, ont trait à l'assurance-vie, celle des personnes, le rapatriement des corps, l'assurance des véhicules en transit sur le territoire algérien, la commercialisation de produits d'assurance auprès des personnes particulièrement intéressées au système de mutualité, l'assistance et assurance-voyage aussi bien à l'intérieur du pays qu'à l'étranger. Le protocole d'accord prévoit aussi la création d'une école de formation ouverte à la Saa. L'échange de savoir-faire entre la Saa et le groupe Macif vise la formation, la gestion technique des portefeuilles d'assurance, l'organisation et gouvernance d'entreprise, l'informatique, les outils d'aide à la décision et l'aide technique sur tous les sujets touchant les réseaux de gestion et de commercialisation. À travers ce partenariat, la Saa ambitionne de mettre en place une coopération technique lui permettant le déploiement d'une offre de produits ou services se différenciant, sur le plan qualité, de ceux proposés par la concurrence pour mieux accompagner ses assurés. Pour le groupe Macif, il souhaite mettre en œuvre sa politique de coopération et de développement à l'international avec un partenaire privilégié et reconnu en Algérie pour offrir localement des solutions aux assurés et à leur famille alliant qualité, efficacité économique et respect de la personne et de l'intérêt général. Ce protocole d'intention est, faut-il le souligner, conclu pour une durée de trois années à compter de sa date de signature. La signature de ce document intervient un mois après la signature de la convention algéro-française dans le domaine des assurances. Celle-ci permet, rappelle-t-on, l'entrée des compagnies françaises sur le marché algérien et la réalisation de partenariats avec leurs homologues algériennes qui le souhaiteraient. À noter que la Saa, créée en 1963, détient actuellement 28% de parts de marché des assurances. Elle emploie plus de 3 600 agents à travers son réseau composé de 460 agences. Cette compagnie publique d'assurance a procédé récemment à l'augmentation de son capital qui est passé de 4,5 milliards de DA à 16 milliards de DA. Badreddine KHRIS