“Je déclare la guerre à toutes les formes de tricherie”, a affirmé, hier, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. C'était à l'occasion du séminaire organisé, hier, au niveau du ministère, autour du thème du contrôle médical. Lors de son intervention, le ministre a voulu montrer un visage de fermeté devant les cadres et les médecins de la Cnas et de la Casnos, représentant les directions générales et les agences de la région centre. Le laxisme concernant les congés de maladie, que tout le monde constate depuis des années et qui a profité à beaucoup, sera-t-il conjugué au passé ? C'est, en tout cas, ce qu'a voulu démontrer, hier, le représentant du gouvernement en clamant que “dorénavant, toute fraude avérée à propos des congés de maladie sera sanctionnée”. “S'il s'avère que l'un des bénéficiaires d'un congé de maladie se trouve finalement à l'étranger, la sanction touchera directement le directeur d'agence de la Sécurité sociale”, avertit-il. Concernant les bénéficiaires du congé, le ministre affirme : “Il doit s'attendre à tout moment à une visite à domicile d'un agent de contrôle pour vérifier s'il n'y a pas de fraude.” Une décision qui, et le ministre lui-même l'a rappelé, est loin d'être révolutionnaire. “On n'apporte rien de nouveau. La réglementation existe déjà. Celui qui demande un congé de maladie doit rester chez lui et ne doit pas exercer un autre travail”, a affirmé Tayeb Louh, avant d'ajouter : “On va inculquer une culture de contrôle chez les responsables et les bénéficiaires. Les sanctions seront, selon les cas, judiciaires ou administratives.” Tout un programme. Pourtant, le ministre n'a pas caché sa satisfaction des statistiques, qu'il a d'ailleurs données, à propos des contrôles médicaux. “Sur 2 772 512 dossiers de congé de maladie contrôlés, 351 219 ont été acceptés, soit 12%”, a-t-il indiqué. Malgré cela, il souligne que “le contrôle administratif ne fait pas son travail”. Au passage, nous n'omettrons pas de préciser que plusieurs entreprises étrangères installées en Algérie appliquent depuis quelque temps déjà les “directives” à l'encontre de leurs employés. D'ailleurs, certains parmi eux ont été “dégradés”. Cette sortie a, cependant, été plus ou moins appréciée par les présents au séminaire et certains, en chuchotant, se sont posé la question : “Cela aurait dû être appliqué depuis des lustres, alors, pourquoi seulement maintenant ?” Et à quelqu'un de répondre : “C'est sûrement pour plaire à Bouteflika lors du prochain Conseil des ministres.” Une lecture loin d'être farfelue. Aussi, lors de son intervention à ce séminaire, Tayeb Louh a survolé les sujets d'actualité, tels que la généralisation des génériques ou encore la carte Chiffa. Il s'est contenté de livrer des chiffres tout en donnant des satisfecit au travail de son ministère. Reste maintenant la phase d'application puisque, comme l'a précisé le ministre, “la réglementation existe et on ne fait que l'exécuter”. Salim KOUDIL