Les prix du pétrole ont enregistré cette semaine des niveaux records successifs en raison de la poursuite de la dégradation de la valeur du dollar américain et la conjugaison d'un ensemble de facteurs conjoncturels, notamment les perturbations des approvisionnements dans le Golfe du Mexique et au Nigeria. Les prix ont atteint le sommet, jeudi passé, lorsque le brent a été cédé à 113,38 dollars et le Light Sweet Crude américain à 115,54 dollars pour les contrats de juin, suite à la publication du rapport hebdomadaire sur l'état des stocks et des produits raffinés américains, qui fait état d'un recul plus important que prévu. Les cours sont restés proches de leurs niveaux records vendredi dernier, jour des transactions hebdomadaires. Le rapport du département américain de l'Energie révèle une baisse des stocks du brut américain de 2,3 millions de barils en date du 11 avril en cours et du stock américain global de pétrole de 5 millions de barils. Ces chiffres ont suscité des préoccupations à l'égard du stock d'essence dans le marché américain à l'approche de l'été qui sera marqué par une hausse de la demande sur les hydrocarbures, ce qui n'a pas été sans effet sur les prix du pétrole. Le recul du stock d'essence aux Etats-Unis ces derniers jours est dû, selon des analystes, au fait que les raffineries américaines ne demandent pas des approvisionnements importants de pétrole ces jours-ci. Sur la base de cette approche, la demande américaine va amorcer une tendance baissière, ce qui conforte l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) dans ses appréhensions quant à un repli important de la performance de l'économie américaine, tel que prévu par le rapport mensuel de l'organisation et prédit, au cours de la semaine, par son président en exercice, M. Chakib Khelil. L'Opep avait réitéré son attachement à sa position, rejetant l'approche selon laquelle une intervention de l'organisation est nécessaire pour augmenter la production et freiner la hausse des prix. L'Opep a affirmé, dans son rapport mensuel, publié au cours de la semaine dernière (mardi), qu'elle injectait suffisamment de pétrole à même de répondre à la demande et que le ralentissement de l'économie américaine allait provoquer un recul de la consommation au cours du 2e trimestre de l'année. Elaboré par des économistes à Vienne (siège du secrétariat général de l'Opep), le rapport avait estimé que “la situation au 2e trimestre 2008 paraît typiquement conforme au niveau saisonnier habituel pour cette période de l'année et la production Opep actuelle, qui dépasse les 32 millions de barils/j sera suffisante pour répondre à la hausse de la demande et au renflouement à venir des stocks”. L'Opep s'attend, également, à un déclin de 1,4 mbj à 85,7 mbj de la demande mondiale de pétrole, lors du 2e trimestre, marqué généralement par un repli de la consommation du pétrole avec le recul de l'utilisation du combustible dans l'hémisphère nord de la planète.