La guerre en Irak est “une immense débâcle”, qui a créé une véritable pouponnière à terroristes et a donné plus d'audace à l'Iran, affirme un ancien haut responsable du Pentagone sous l'ex-ministre de la Défense, Donald Rumsfeld. “Si l'on mesure la guerre en Irak en sang et en argent dépensé, elle est devenue une guerre majeure et une immense débâcle”, écrit Joseph Collins dans une étude intitulée Choisir la guerre : la décision d'envahir l'Irak et ses conséquences, publiée par l'Université de la défense nationale. De 2001 à 2004, M. Collins était adjoint du ministre de la Défense de l'époque, Donald Rumsfeld, qui est aussi l'un des principaux artisans de l'invasion de l'Irak en mars 2003. Il reproche à son ancien patron d'avoir opté pour une force d'invasion trop petite et au chef de l'autorité provisoire en Irak, Paul Bremer, d'avoir formalisé l'occupation au risque d'aliéner les sunnites, et ce, sans consulter Washington. Les Etats-Unis payent aujourd'hui le prix de ces erreurs : moins de respect dans le monde, une armée trop sollicitée et un impact négatif sur la guerre contre le terrorisme “qui doit maintenant laisser la priorité à l'Irak, en termes de moyens humains, de matériels et de l'attention des responsables”, souligne M. Collins. “Nos efforts là-bas (en Irak) devaient améliorer la sécurité des Etats-Unis, mais ils ont, du moins temporairement, créé une pouponnière à terroristes et ont donné l'audace nécessaire à l'Iran pour étendre son influence” à travers la région, ajoute M. Collins. R. I./Agences