Le président de l'UGEA a appelé les pouvoirs publics à revoir leur politique de privatisation des cimenteries et ce, pour maintenir les prix étudiés en matière de ciment. La journée d'étude organisée jeudi à Bouira, à l'initiative de l'Union des entrepreneurs algériens de la wilaya, a été une occasion pour mettre à nu les entraves administratives. En présence du wali et du P/APW, les opérateurs ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour exprimer le marasme dans lequel se débattent les entrepreneurs. M. Herbi Arezki, président de l'union de wilaya, a lancé un appel à l'administration pour faire preuve de compréhension, de souplesse et de rapidité dans les prises de décision quant aux attributions de marchés et le règlement des situations, comme par exemple, “des entrepreneurs avaient répondu à l'appel d'urgence de certains projets réalisés sur simple ODS depuis 2006, se sont vus leur situation bloquées ". Plusieurs contentieux de marchés publics ont été formulés. Le président national de l'union, M. Dennouni Abdelmadjid, pour sa part, a soulevé des problèmes conjoncturels, la flambé des prix du ciment et du rond à béton qui ont conduit à une paralysie partielle des chantiers du BTPH. Il a appelé les pouvoirs publics à revoir leur politique de privatisation des cimenteries pour maintenir les prix étudiés car leurs productions répondent à la demande nationale en matière de ciment. Pour lui, les problèmes structurels constituent un frein au développement du secteur. “Il faut réformer le code des marchés qui bloque les nouvelles entreprises. 12 000 diplômés en génie civil sont formés par l'université algérienne et n'arrivent pas à créer leur propre entreprise au vu de l'exigence de la qualification (pour réaliser un trottoir de 4 m2, on exige une qualification pour un ingénieur). Les rapports entre la Cnas, la Cacobath et la Casnos doivent être revues pour mettre en place un calendrier de payement d'un côté et laissé libre choix dans le cadre des assurances”. La politique fiscale et parafiscale a été au centre des débats. Les participants ont demandé la révision du système du fisc. Le problème des indices a été posé. “Depuis 2006, il n'a pas été publié. Ceux publiés récemment ne reflètent en aucun cas la réalité du terrain au moment où les entrepreneurs étaient contraints à réaliser avec des prix administrés fermes et non révisables. Cette situation a fait ralentir l'outil de production et a fait disparaître 30% des entreprises algériennes.” Le programme d'un million de logements du président de la République est réalisé à 90% par les entreprises algériennes. Abordant le volet des entreprises étrangères, il dira que celles-ci “soumissionnent avec des prix internationaux et sont privilégiées en approvisionnement et en main d'œuvre qualifié. Ils importent même des portiers. Pour l'Algérien, on lui interdit un conducteur de travaux étranger. En matière de soumissions, les offres des sociétés étrangères sont acceptées sur simple papier, sans aucune caution de valeur. Le code des marchés doit être appliqué au même titre que les entreprises algériennes”. Pour le président de l'APW, la wilaya de Bouira traverse une situation de léthargie sans précédent près de 98% inscrits voient leurs offres infructueuses ou leurs chantiers non lancés. A. DEBBACHE