L'envolée des prix des matières premières et des produits alimentaires sur le marché international divise grandement les experts et les représentants d'institutions internationales quant aux causes ayant été à l'origine de cette situation qui menace l'économie mondiale de récession et compromet la stabilité sociale dans certains pays notamment ceux du Sud de la planète. Les facteurs spéculatifs dus notamment à une dépréciation du dollar et d'une chute des taux d'intérêt qui ont renforcé l'attractivité des matières premières par rapport aux placements dans les bourses, la mondialisation, et le développement des biocarburants à base de denrées alimentaires sont les principales causes de cette envolée des prix au niveau international, selon l'avis de plusieurs experts ou représentants d'institutions internationales. Pour le ministre algérien de l'Energie et des Mines et actuel président de l'Opep, M. Chakib Khelil, le niveau record des prix du pétrole est dû notamment “aux pressions des investissements dans le secteur pétrolier et les autres matières premières”, à la dévaluation du dollar et aux évènements géopolitiques. Il a estimé que “des taux d'intérêt plus faibles aux Etats-Unis pour dynamiser l'économie” entraîneraient éventuellement “un dollar plus faible” et “plus de capitaux spéculatifs sur le marché pétrolier” pouvant se traduire par une accélération de la flambée des prix. Par ailleurs, la hausse du prix du brut a dopé le développement de l'industrie des biocarburants de substitution tirés du maïs ou du blé qui a poussé à son tour à la hausse les prix des produits alimentaires. L'Organisation onusienne de l'alimentation (FAO), avait déjà souligné que le recours à l'éthanol ou le biodiesel comme débouché croissant des grandes cultures entraîne une hausse générale des prix des produits agricoles. Abondant dans ce sens, la Banque mondiale a estimé que la production de biocarburants a contribué à la flambée des prix alimentaires, relevant que “les craintes suscitées par l'évolution des prix pétroliers, les impératifs de sécurité énergétique et le problème du changement climatique ont en effet amené les pays à accroître la production et l'utilisation de ces nouveaux carburants”.