Suite aux accusations portées par la CIA à l'encontre de la Syrie, qui portent sur le fait que cette dernière a construit un réacteur nucléaire avec l'aide de la Corée de Nord, le président syrien, Bachar al-Assad, a tout nié hier. Ces accusations concernent le site bombardé l'an dernier par Israël en territoire syrien, qui serait celui d'un réacteur nucléaire militaire selon les Etats-Unis. Al-Assad assure que Damas ne voulait pas la bombe atomique. Le raid israélien de septembre 2007 “a touché un site militaire en construction, non pas un site nucléaire, comme le prétendent Israël et les Etats-Unis”, a dit le président Assad dans un entretien au quotidien qatari Al-Watan. “Est-il normal que nous construisions une installation nucléaire dans le désert et que nous ne le protégions pas avec des défenses anti-aériennes ?” s'est-il interrogé. Il a poursuivi en disant : “Un site nucléaire exposé aux satellites d'espionnage, au cœur de la Syrie, et dans un espace ouvert ?” Al-Assad accentue sur le fait que son pays ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire : “Nous ne voulons pas de bombe nucléaire, même si l'Iran en acquiert une.” L'Iran est soupçonné de développer un programme nucléaire militaire mais affirme que ses ambitions sont purement civiles. “Où l'utiliserions-nous (...) Les guerres dans la région resteront conventionnelles”, a insisté al-Assad. Le président syrien a souligné qu'il était convaincu que l'Iran “ne pense pas différemment” sur cette question. Les Etats-Unis ont affirmé la semaine dernière que le site en Syrie détruit par un raid de l'aviation israélienne le 6 septembre 2007 était celui d'un réacteur nucléaire construit en secret avec l'aide de la Corée du Nord. La Syrie avait opposé jeudi un démenti aux accusations de l'administration Bush sitôt après leur présentation au Congrès américain. “Le gouvernement de la République arabe de Syrie regrette et dénonce la campagne de fausses allégations continuellement lancée par l'actuelle administration américaine contre la Syrie et affirmant la présence d'une activité nucléaire” sur son territoire, avait affirmé l'ambassade de Syrie aux Etats-Unis. Damas “nie avec force ces allégations”, soulignait-elle. DJAZIA SAFTA/AGENCES