Le 7 mai, Poutine donnera les clefs du Kremlin à Medvedev. Pour la plupart des observateurs, diplomates et analystes, le nouveau président russe devrait maintenir le cap fixé par son prédécesseur qui a consacré ses dernières semaines de président à peaufiner les relations de la Russie avec ses partenaires incontournables, réaffirmant ses positions fondamentales avec les Etats-Unis, l'OTAN et l'Europe. C'est avec succès malgré les préoccupations des Occidentaux sur la politique “autoritaire” de Moscou. Futur Premier ministre, lorsque son poulain désigné prendra sa succession, Poutine a pour lui d'être populaire dans son pays auquel il a restitué son lustre. La population russe a relevé la tête sous ses huit années de pouvoir alors qu'elle avait été laminée, traumatisée par la perte de crédit international de leur pays après l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. En outre, sur le plan interne, Poutine a remis de l'ordre dans la maison Russie et quand bien même avec autoritarisme. Même s'il a travaillé étroitement pendant des années avec Poutine, le nouveau maître du Kremlin reste un mystère dès qu'il s'agit de relations internationales. Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, l'un des rares dirigeants étrangers à l'avoir longuement rencontré depuis son élection à la présidence le 2 mars, le décrit comme “intelligent, avec une excellente maîtrise des dossiers et un bon sens de l'humour”. Medvedev, un quadra, projette une image “à l'occidentale”. Les médias russes et le Kremlin le dépeignent comme un homme moderne à l'occidentale. Medvedev a été également bien accueilli par les milieux d'affaires internationaux. La croissance dans son pays est à deux chiffres grâce à ses gigantesques recettes tirées du gaz et du pétrole. Cela dit, les défis qui attendent Medvedev sont nombreux : projet américain de bouclier antimissile en Europe orientale, relation avec l'UE, élargissement de l'OTAN et conflits avec des voisins comme la Géorgie. Medvedev a annoncé que ses premiers voyages à l'étranger le conduiraient au Kazakhistan et en Chine. D. Bouatta