Le feu vert de la Banque centrale restera cependant sélectif. Interrogé hier, en marge de la 4e édition du Forum international de la finance, sur l'idée de faire une pause dans l'octroi des agréments pour les banques étrangères, tel que cela été suggéré par la ministre déléguée à la Réforme financière, récemment, “en précisant que ce n'était que son opinion”, Le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, même s'il n'a pas été précis dans sa réponse semble ne pas partager l'idée. “La Banque centrale est autonome”, souligne-t-il. Il évoque l'existence d'une loi qui régit l'activité bancaire et l'activité d'agrément et d'un Conseil de la monnaie et du crédit qui délivre les agréments, et qui apprécie les agréments sur la base fondamentalement de la qualité des soumissions offertes. “Toutes les banques qui ont le standing voulu, qui répondent aux conditions édictées par la Banque d'Algérie, au titre de conditions d'agrément, présentent leur dossier et bien évidement le Conseil de la monnaie évalue la capacité pour ces banques à être présentes sur le marché”, s'est-t-il contenté de dire. Le grand argentier du pays souligne que les banques étrangères ont connu toute une phase où elles étaient présentes sans avoir un développement conséquent. Depuis quelques années, elles se développent. “Le marché algérien donne un niveau de retour sur capital très conséquent, estimé à 25%. Il appartient aux banques étrangères, si elles souhaitent se développer et être présentes sur le marché, de prendre une part de risque”. Concernant l'opportunité de la création d'un fonds souverain national à l'instar de certains pays exportateurs de pétrole, le grand argentier du pays estime que ces fonds ne représentaient pas uniquement “une réponse positive”. Le ministre explique que la création d'un fonds souverain “est avant tout une décision économique dont il faut évaluer l'opportunité”. “La crise financière internationale générée par les crédits hypothécaires à haut risque (subprime) a touché directement ou indirectement les institutions financières mais aussi et fondamentalement des fonds souverains”, ajoute le grand argentier du pays qui rappelle que la question a d'ailleurs été abordée lors de la session du printemps de la Banque mondiale et du FMI à Washington. M. Karim Djoudi, précise, par ailleurs, que “la création d'un fonds souverains s'accompagne d'un certain nombre d'éléments de risque, qu'il faut apprécier”. En tout état de cause, le ministre des Finances précise qu'“aujourd'hui notre gestion des réserves de change est opérée via la Banque d'Algérie, avec comme un principe fort, d'avoir un minimum de risques et d'assurer leurs liquidités, c'est-à-dire de pouvoir les récupérer à tout moment pour des besoins de financements”. M. R.