Le Comité spécial onusien de décolonisation, réuni en séminaire à Bandung du 14 au 16 mai 2008, a adopté une résolution dans laquelle a été réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Les participants au séminaire régional pour le Pacifique ont appelé les parties en conflit, le Maroc et le Front Polisario, à poursuivre les négociations directes et à “continuer de faire preuve de volonté politique”, indique le texte. Le Comité spécial onusien a également appelé les deux parties à “travailler dans une atmosphère de dialogue” et “entamer une phase de négociations plus intense et substantielle”. Il a réitéré l'appel lancé aux parties lors des précédents séminaires régionaux de “poursuivre ces négociations sous les auspices du secrétaire général sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts déployés depuis 2006 et des développements ultérieurs, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, qui permettra l'autodétermination du peuple du Sahara occidental”. À cet égard, il a appuyé les résolutions du Conseil de sécurité 1754 et 1783 de 2007 et 1813 de 2008, relève le texte. Le Front Polisario était représenté à ce séminaire par une délégation conduite par M. Kamel Fadel, responsable sahraoui en Océanie. Dans sa déclaration devant les participants, M. Fadel a réaffirmé que “la seule solution viable et démocratique pour la question sahraouie est l'organisation d'un référendum libre, honnête et transparent sous les auspices de l'Organisation des Nations unies et de l'Union africaine”, soulignant que “la responsabilité de l'Organisation des Nations unies envers le peuple Sahraoui doit être assumée”. Il a assuré que le Front Polisario est “disposé à coopérer pour la mise en œuvre rigoureuse des résolutions du Conseil de sécurité réaffirmant la validité et la pertinence du principe de l'autodétermination pour le peuple du Sahara occidental”. Evoquant le projet marocain d'“autonomie”, M. Fadel a expliqué que c'est “une proposition unilatérale visant à saper le processus d'autodétermination au Sahara occidental, maintenir le statu quo et légitimer l'occupation de notre pays”. Cette proposition “part d'une prémisse erronée considérant que le Sahara occidental est déjà une partie du Maroc”, a-t-il dit, soulignant que la question du Sahara occidental est “toujours une question de décolonisation et qu'aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté marocaine sur notre patrie”. De plus, la proposition marocaine “exclut l'option de l'indépendance et ne donne pas au peuple sahraoui le droit de décider de son propre avenir, conformément aux résolutions de l'ONU et le verdict de la Cour internationale de Justice”. Par ailleurs, dans un message aux séminaristes, le secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, a déclaré que la décolonisation a été l'une des œuvres réussies de l'ONU, mais le cas des 16 autres territoires non autonomes met en évidence le fait que la tâche monumentale de la décolonisation est encore incomplète. “Le colonialisme n'a pas de place dans le monde d'aujourd'hui”, a-t-il précisé. R. I./Agences