On entrevoit difficilement comment Rama Yade compte conjuguer les droits de l'Homme avec la diplomatie, en s'emparant d'autorité, d'une affaire traitée par un tribunal algérien et qui ne devrait pas en réalité en être une, si l'on vient à considérer que l'évangélisation, qui constitue pour certaines parties aujourd'hui l'événement, est un faux problème. La très controversée secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme du gouvernement Fillon, Rama Yade, vient encore une fois, pousser les limites de ses missions gouvernementales, bien au-delà de l'Hexagone, pour défendre un acquis, celui de la liberté de culte, consacré de ce côté-ci de la Méditerranée depuis que l'illustre homme d'Etat, l'émir Abdelkader en l'occurrence, a jeté les fondements de l'Etat algérien moderne. On entrevoit difficilement comment Rama Yade compte conjuguer les droits de l'Homme avec la diplomatie, en s'emparant d'autorité, d'une affaire traitée par un tribunal algérien et qui ne devrait pas en réalité en être une, si l'on vient à considérer que l'évangélisation, qui constitue pour certaines parties aujourd'hui l'événement, est un faux problème. Et pour cause, le peuple algérien, connu pour sa tolérance, n'a pas de leçons à recevoir en matière de respect de toutes les religions. N'est-ce pas qu'il a vécu en parfaite harmonie avec les juifs du temps de la colonisation ? Les confidences à la radio juive de la secrétaire d'Etat française, ne sont pas pour arranger les choses ; bien au contraire, elles risquent, il faut le dire, de constituer un autre sujet qui fâche, non pas parce qu'elles seront considérées comme une ingérence dans les affaires internes du pays, mais surtout, parce qu'elles donnent une dimension que ne mérite pas l'affaire traitée par le tribunal de Tiaret. Tout comme d'ailleurs, celle de l'évangélisation au sujet de laquelle on remarque une subite poussée de fièvre au sein de cercles criant au loup, dans un pays comme l'Algérie qui compte 99% de musulmans. C'est pourquoi, la secrétaire d'Etat française aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme, aurait dû faire l'économie de ce qu'on pourrait appeler une maladresse, qui complique les choses, plus qu'elle ne les arrange. Encore un péché de jeunesse de la part de Rama Yade ? Z. B.