Le ministre belge des Affaires étrangères, Karel De Gucht, dont les déclarations ont provoqué le rappel de l'ambassadeur de République démocratique du Congo (RDC) à Bruxelles, a maintenu et confirmé, hier, ses propos. “La semaine passée, j'ai donc dit que je trouve que nous n'avons pas seulement le droit mais l'obligation morale de regarder ce qui se passe au Congo et ce qui ne va pas, et je persiste et signe”, a-t-il déclaré à la chaîne de télévision francophone RTBF. “Je suis assez convaincu qu'en fin de compte le gouvernement va me suivre”, a-t-il ajouté. Cette crise a pourtant provoqué des critiques des partis politiques francophones, membres de la coalition gouvernementale fragile du Premier ministre Yves Leterme, en particulier des socialistes. “Il y a peut-être une nuance entre la position des partis flamands et francophones et je pense que c'est une très grave erreur parce que ça voudrait dire que même la politique étrangère devient un sujet de dispute communautaire et ça c'est de nature à affaiblir notre action internationale”, a dénoncé M. De Gucht sur la RTBF. “J'ai l'impression que les francophones pensent toujours que le Congo est la dixième province belge sur laquelle on ne peut rien dire”, a-t-il ajouté sur la télévision flamande VRT. Interrogé sur ceux qui l'accusent de néo-colonialisme, il a répondu sur la VRT que “si on considère ainsi le fait de dire que les dirigeants congolais doivent faire des efforts, alors je suis effectivement un néo-colonialiste convaincu”. La RDC a annoncé samedi qu'elle rappelait son ambassadeur à Bruxelles et qu'elle fermait son consulat à Anvers pour protester contre les déclarations du ministre belge évoquant un “droit moral” de son pays sur l'ex-Zaïre. Dimanche dernier, lors d'une émission sur la chaîne de télévision belge RTL-TVI, le ministre avait estimé qu'étant donné que la Belgique octroie, tous domaines confondus, “environ 200 millions d'euros” par an à la RDC, son pays avait “l'obligation morale” de prendre position sur ce qui s'y passe. R. I./Agences