Après cinq jours de combats acharnés en Ossétie du Sud, le conflit russo-géorgien tend vers l'apaisement. Les Européens ont salué hier l'arrêt de l'offensive russe en Géorgie, qui leur a été confirmée par le président russe Dmitri Medvedev en personne, tout en rejetant la demande de Moscou d'un départ du président géorgien, Mikheïl Saakachvili. Le diplomate en chef de l'Union européenne (UE) «Javier Solana vient de parler au téléphone avec M.Medvedev, qui lui a confirmé son annonce de l'arrêt des opérations militaires» en Géorgie, a souligné la porte-parole de M.Solana, Cristina Gallach. «M.Solana a salué la décision et les deux hommes sont convenus de rester en contact», a-t-elle ajouté, soulignant que le diplomate en chef de l'UE «a confirmé (au président russe) l'engagement de l'UE pour arriver à une solution durable» à la crise qui secoue la région. La Commission européenne a pour sa part «pris note» de l'annonce de l'arrêt de l'avancée de l'armée russe et émis l'espoir que cette annonce soit suivie de résultats «concrets». «Nous espérons que ces engagements seront traduits immédiatement en réalités concrètes sur le terrain», a souligné une porte-parole de la Commission lors d'un point de presse. Elle a dans le même temps rejeté le souhait exprimé un peu plus tôt par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov d'un départ du président de la Géorgie. «Les dirigeants de la Géorgie sont élus démocratiquement par les citoyens du pays», a dit la porte-parole. Les ministres des Affaires étrangères de l'UE doivent se retrouver aujourd'hui à Bruxelles pour une réunion extraordinaire, afin de tenter d'adopter une position commune sur le conflit entre Moscou et Tbilissi. La tâche ne s'annonce pas aisée, au vu des divergences entre les pays partisans d'une ligne très dure à l'égard de Moscou, emmenés par la Pologne, les pays baltes et la Suède notamment, et ceux qui mettent en garde contre un front anti-russe susceptible de raidir encore un peu plus la position de Moscou. Dans le premier camp, le ministre suédois des Affaires étrangères Carl Bildt a estimé hier que «tôt ou tard, la Russie devra payer un prix fort» pour son offensive militaire contre les troupes géorgiennes. Il a jugé que Moscou avait agi par vengeance vis-à-vis d'«un petit pays qui a choisi de suivre une voie que (la Russie) n'approuve pas». A l'inverse, les chefs de la diplomatie italien et belge ont appelé à ne pas constituer un front anti-russe. Ce serait «une erreur», a jugé hier le ministre belge des Affaires étrangères Karel De Gucht.