Pour le seul premier trimestre de l'année en cours, sur les 1 809 inspections ou interventions réalisées, il a été relevé 373 infractions dont 224 pour défaut d'hygiène, soit 60% du total des délits relevés. Les restaurants et autres fast- foods détiennent une sinistre réputation. L'hygiène dans certains restaurants et fast-foods de la wilaya de Batna est désignée du doigt. De plus en plus de consommateurs se disent scandalisés par les mœurs régnant dans certains restaurants. Un manque d'hygiène total dans les cuisines surtout. Non seulement les restaurateurs ne respectent pas les normes d'hygiène en vigueur, souvent ils en ignorent même l'existence, mais ils exposent leurs clients à de graves atteintes à la santé. Le signal d'alarme a été tiré l'année dernière, à Aïn Touta et à Aïn Yagout où il a été enregistré, respectivement, 21 et 13 cas de toxi-infections collectives alimentaires contractées suite à la consommation de nourriture contaminée. Selon les chiffres qui nous ont été remis par Bensedira Azzouz, le chef du service de la qualité de la direction du commerce de la wilaya de Batna, pour le seul premier trimestre de l'année 2008 et sur les 1 809 inspections ou interventions réalisées, il a été relevé 373 infractions dont 224 pour défaut d'hygiène, soit 60% du total des délits relevés. Son service a dressé 341 procès-verbaux de poursuites judiciaires aux contrevenants. Ces défauts d'hygiène relevés sont essentiellement dus au non-respect de la chaîne du froid, la conservation prolongée, le nettoyage insuffisant, les mauvaises conditions de rangement, de stockage ou de protection, le défaut de cuisson, la conservation de sauce ou jus de cuisson, etc. Notre interlocuteur n'a pas omis de signaler les défauts d'hygiène du personnel. “Une remarque importante à relever est que le personnel cuisinier n'a jamais subi de contrôle médical”, nous confie-t-il lors de l'entretien. En plus des actions répressives, la direction du commerce de la wilaya a organisé cette année, à travers les ondes de la radio de Batna, 49 émissions pour sensibiliser la population sur les défauts d'hygiène et la sécurité alimentaire. Ainsi, malgré tous ces efforts, l'hygiène des locaux et des aliments laisse toujours à désirer soit par manque de connaissances, parce que la majorité des cuisiniers ne sont pas des professionnels, soit par manque de moyens, soit par négligence. Devant ces manquements, ces marques d'incivisme et ces irresponsabilités, que pourrait faire la direction du commerce lorsque l'on sait qu'elle est limitée en ressources humaines avec 40 agents pour 30 000 commerces dont le tiers sont des restaurants et des fast-foods répartis sur l'immense territoire de la wilaya ? “Le citoyen reste le contrôleur le plus efficace pour dénoncer ces défauts d'hygiène et il est appelé à jouer ses droits de consommateur”, propose un inspecteur de la même direction. Dehors, le décor est le même, il n'a pas changé d'un iota. Certains restaurants et fast-foods continuent à violer manifestement les lois au su et vu de tout le monde. Des rôtisseurs continuent à exposer leurs poulets et shawarma à la poussière et à la fumée dégagée par les pots d'échappement des véhicules. B. Boumaïla