La flambée des prix du pétrole bouscule les habitudes donnant lieu à un nouveau code de conduite. C'est du moins ce qui semble se produire du côté de la compagnie aérienne française Air France qui a réuni, lundi dernier à Paris, de nombreux journalistes locaux et étrangers pour faire part de son engagement dans une bataille environnementale qui consiste à réduire les émissions du dioxyde de carbone CO2. “Nous œuvrons pour l'obtention de la certification ISO 14001 qui devrait se réaliser en juillet 2008”, a déclaré Jean-Cyril Spinetta, P-DG d'Air France, en guise de résolution pour 2008 pour se préparer aux impératifs environnementaux inscrits pour un avenir proche. Rappelons que la Commission européenne exécutive avait proposé l'année dernière que les vols à l'intérieur de l'Union européenne soient inclus dans le schéma de l'Union européenne, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre à partir de 2011. “Nul n'est sans savoir ce que les changements climatiques peuvent avoir comme conséquences. C'est un défi qui s'impose à toute la planète et il est de notre devoir d'y répondre”, insistera le patron d'Air France, appuyé par ses proches collaborateurs qui ont, tour à tour, disséqué la démarche de la compagnie pour trouver le bon équilibre entre l'enjeu environnemental et le défi économique avec tous ses impératifs. Le transport aérien emploie 31 millions de personnes (emplois directs et indirects) et se présente en secteur qui produit le moins de CO2 avec 2,65% comme établi par les experts du GIEC, alors que le transport routier est à l'origine de 15% à 17%. “C'est un chiffre modeste qu'il faudra maintenir et, pour cela, il nous faut nous mobiliser”, commentera Spinetta évoquant en premier lieu l'élaboration d'une charte sur le développement durable du CDG. Rajeunissement de la flotte et traque aux dépenses superflues Une flotte de plus en plus jeune et des avions de plus en plus modernes. Voilà un luxe que peut s'offrir une puissante compagnie telle qu'Air France qui pourra ainsi opposer l'argument à ses concurrentes du même calibre. La bataille tournera autour des avions de dernières générations avec technologie de pointe qui consommeraient le moins possible de kérosène… mais pas seulement ! La compagnie a pensé à d'autres moyens tels que la traque aux dépenses superflues à travers, entre autres, l'allégement de la masse d'avion, du siège et aller dans le détail pour arriver même au poids de la documentation du pilote (de 45 à 2 kg) avec un effort tout particulier portant sur la lancinante question de nuisance sonore. AF s'investit aussi à adopter des véhicules propres (électriques) dont le parc est actuellement à 34%.“La moyenne d'âge de la flotte qui assure les vols internationaux est de sept années et s'améliorera de mieux en mieux dans les années à venir”, a indiqué Spinetta, plaidant pour un système d'échange équitable et efficace concernant l'échange de permis d'émission appelant ainsi à “une démarche raisonnée” protégeant contre des chocs économiques brutaux. “Le système ne doit pas être discriminatoire”, martèlera le patron d'Air France, allusion faite aux transporteurs dont le hub est situé hors de l'Union européenne, ce qui provoquerait inéluctablement des distorsions aux yeux d'Air France et des autres compagnies et annihilerait tout effort de lutte contre le changement climatique.Entre 2000 et 2006, la modernisation de la flotte a permis de diminuer de 12% la consommation de kérosène par passager. À l'horizon 2012, AF s'engage à réduire la consommation moyenne à 3,7 l par 100 km. À noter que depuis 2003, pas moins de 85 avions neufs ont rejoint la flotte d'AF et 76 en sont sortis. Vol Alger-Paris-Alger : 3 220 km. 342 kg de CO2. 4,3 l de carburant par passager pour 100 km. 5,13 euros de compensation (un calculateur disponible sur le site d'Air France) Il est question en moyenne de 17 millions de tonnes de CO2 produit annuellement par Air France qui réagit à travers un système de compensation. Sur site internet l'on retrouvera un calculateur du CO2 que tout passager peut consulter lui proposant, dans le cadre d'une démarche volontaire, le moyen de contribuer moyennant une somme symbolique sur le tarif de son billet. Air France l'applique déjà pour tous ses employés et s'emploie à soutenir des programmes humanitaires dans le cadre des activités de la fondation Air France en offrant “une aide au voyage” aux ONG. La Fondation qui assure un soutien financier à des actions menées en faveur des enfants malades, handicapés ou en grande difficulté, a alloué 1 647 253 euros pour l'exercice 2007. Air France poursuit aujourd'hui sa logique de mécénat dans le cadre de la réduction du CO2 en s'engageant aux côtés de l'ONG Good Planet dans un projet de lutte contre la déforestation à Madagascar, préservation de 500 000 hectares de forêts N. S