Les pays riches de la planète ne tiennent pas leurs promesse de doubler leur aide à l'Afrique à l'horizon 2010, alors que même les prix des denrées alimentaires grimpent et risquent de réduire à néant les avancées économiques obtenues sur le continent noir, lit-on dans un rapport de la commission Africa Progress Panel (APP). Mis sur pied pour suivre la concrétisation des promesses faites lors du sommet du G8 en 2005 en Ecosse, cette commission constate que les pays riches sont à 40 milliards de dollars en deçà de leurs engagements. Africa Progress Panel est présidé par l'ancien secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, et comprend en outre l'ex-Premier Ministre britannique Tony Blair, l'ancien directeur général du FMI, Michel Camdessus, et le chanteur et militant Bob Geldof. Le rapport, intitulé “Développement de l'Afrique : promesses et perspectives”, indique que les allégements de dettes, convenus au sommet du G8 en 2005, avaient été importants parce que les pays pauvres avaient augmenté leurs dépenses en matière de santé et d'éducation au-delà du montant de l'aide humanitaire. Mais si la hausse des prix alimentaires ne s'arrête pas et ne s'inverse pas, l'Afrique connaîtra une augmentation marquée de la malnutrition ainsi que de la mortalité infantile, ajoutent les auteurs du rapport. “La crise alimentaire est un revers sérieux, qui crée une grave situation d'urgence humanitaire”, lit-on dans le rapport. “À court terme, il faut augmenter l'approvisionnement en vivres aux populations les plus vulnérables de la planète, en relevant le niveau de l'aide financière.” Le G8 se réunit en juillet à Hokkaido, dans le nord du Japon, pour évoquer notamment la flambée des prix des matières premières, du pétrole et des produits alimentaires. Pour Africa Progress Panel, il est de plus en plus évident que les pressions sur les budgets des gouvernements dans les pays riches auront pour conséquence le non-respect par ces pays de leurs promesses d'aide à l'Afrique. R. I./Agences