Près de 90% de stylos à bille qui circulent en Algérie sont contrefaits, de qualité douteuse, voire dangereuse puisque utilisant une encre nocive et un plastique à risque. Tel est le résultat d'une étude sérieusement menée par les représentants de la marque de stylos et autres fournitures de bureau Reynolds Algérie que dirige le Dr Fouad Feliachi à travers Algeria Pens. Et c'est dans ce contexte que Reynolds annonce son retour en Algérie par le biais de Algeria Pens qui ambitionne, dans une première phase, de commercialiser 20 millions de stylos la première année et atteindre les 60 millions d'unités afin d'envisager la concrétisation d'un investissement direct qui prévoit toute une gamme de production. Reynolds, qui appartient à la société américaine San Ford qui affiche un chiffre d'affaires de 2 milliards de dollars, a délocalisé sa production qui était en France pour choisir la Tunisie comme terre d'accueil. En effet, c'est la société tunisienne Siab, accumulant plus de 36 ans d'expérience dans la fabrication d'articles de bureau, qui a été sélectionnée pour la production de toute la gamme Reynolds. Forte de 450 employés et d'un chiffre d'affaires de 27 millions de dollars, Siab produit à Tunis 1 million de stylos par jour dont 85% sont destinés à l'exportation. En clair, tous les stylos Reynolds vendus dans le monde sont sortis de ses usines tunisiennes où, il faut le signaler, un savoir-faire technologique et une souplesse réglementaire ont largement contribué à la réussite de ce partenariat américano-tunisien. 15 minutes pour finaliser son exportation en Tunisie Il est vrai qu'en Tunisie, il faut moins de 15 minutes pour finaliser son dossier d'exportation, toutes formalités douanières et bancaires accomplies, un record en la matière. M. Anis Riahi, président de Siab, indiquera à la presse algérienne, invitée à découvrir ses usines, que “le marché algérien est le plus important du Maghreb. Il représente 250 millions d'unités et dans les 5 ans à venir, on veut avoir 30 à 35% de parts de marché”. Mais il nous avouera que la contrefaçon et la concurrence déloyale persistent en Algérie sur ce segment de marché où l'on enregistre un taux de contrefaçon de 90%. Donc, dans la stratégie de relance sur le marché algérien, Reynolds se propose de financer la mise en place en Algérie d'un laboratoire de contrôle qualité afin d'endiguer la contrefaçon et se lancer dans une vaste campagne de sensibilisation d'autant que les produits incriminés contiennent une encre nocive et un plastique dangereux. KARIM ALEM