“Les mensonges qu'il a débités face à la journaliste Souad Mokhnet sont nombreux et méritent de notre part une halte et une réponse”. Cette phrase revenait, hier, dans la plupart des “postes” mis sur ligne par les internautes qui ont pris connaissance du contenu de l'entretien donné par le chef du GSPC au New York Times. Habitué à utiliser la Toile pour sa cause suicidaire, Droudkel a fait hier les frais de son discours incohérent, de son déficit en formation religieuse et de son hypocrisie à vouloir travestir les faits de l'histoire, même récente. L'arroseur arrosé. La mission divine Abdelmalek Droudkel a tenté de faire croire, comme tout psychopathe, qu'il est chargé par le Tout-Puissant d'islamiser les sujets, non seulement en Algérie mais dans tous les pays du Maghreb et à travers le monde. Pour un internaute, qui semble maîtriser l'histoire de la société musulmane, Droudkel a incarné, plutôt, le sinistre personnage de Mousseilama El-Kedab, le “menteur” qui a tenté, par l'imposture, le mensonge et la sorcellerie de convaincre quelques tribus arabes qu'il est l'envoyé de Dieu “juste pour s'emparer du pouvoir.” Liberté d'expression Au chef du GSPC, qui prétend que lui et ses hommes n'ont pas eu l'occasion de s'exprimer à travers les médias sur la légitimité de leur combat, un autre internaute apporte la preuve de l'imposture. Révolté, un internaute rappelle à ceux qui ont la mémoire courte que “tout le monde sait que lui et ses sbires (Droudkel, ndlr) préfèrent commettre, en premier, le génocide des citoyens innocents, qu'ils soient musulmans, chrétiens ou juifs, avant de revendiquer par la suite leurs actes par le biais de différents canaux”. Il continue : “Mousseilima El-Kedab prétend qu'il ne peut pas s'exprimer alors qu'il utilise e Net pour menacer les Algériens, les Maghrébins, les étrangers et même ses ex-collègues qui ont préféré ne pas le suivre dans sa démarche.” Allégeance à Al-Qaïda Résumant ce que pensent tous les Algériens, des internautes lèvent le voile sur les véritables motifs qui ont poussé le chef du GSPC à se mettre au service d'Al-Qaïda. Les allégations selon lesquelles il a fait allégeance à l'internationale terroriste pour unifier les rangs et combattre les mêmes ennemis, comme il le prétend, sont battues en brèche. “Son groupe armé, le GIA qui a changé son appellation en GSPC pour cacher tout le mal causé à l'Islam et aux musulmans, était sur le point d'extermination. Il a perdu tous ses soutiens internes et externes. L'occupation de l'Irak par les forces américaines a donné à Mousseilima le menteur et à ses alliés une chance pour rentabiliser cette situation, en tirer les dividendes et reprendre les activités”, explique un autre internaute. Pis pour un autre, “Droudkel a renié sa dignité et son honneur en annonçant son allégeance à Al-Qaïda qui lui a confié le sinistre rôle de destructeur du Maghreb islamique et de ses forces vives pour mettre la région à la merci des forces hostiles à l'Islam”. Ce GSPC est qualifié par d'autres de “marionnette entre les mains de Ben Laden et Zawahiri”. Les musulmans d'Europe L'autre mensonge selon lequel “la plupart des musulmans installés en Europe soutiennent Al-Qaïda n'a pas laissé indifférents les internautes qui ont pris connaissance des termes de l'entretien”. “C'est une erreur de croire que les musulmans en Europe soutiennent ou sympathisent avec Al-Qaïda parce qu'elle défend une cause juste. En réalité, Al-Qaïda défend ses propres intérêts et pour la totalité des musulmans, elle a nui à l'Islam et aux musulmans, notamment ceux qui résident en Europe et aux USA. La cause d'Al-Qaïda arrange les intérêts des ennemis de l'Islam et des musulmans. Elle a permis aux forces étrangères de s'immiscer dans les affaires des musulmans et de s'y installer sous le prétexte de la lutte antiterroriste”, lui fait savoir un des lecteurs. La Palestine, cet alibi des extrémistes L'instrumentalisation par Droudkel de la cause palestinienne n'est pas passée inaperçue. “Le plus grand mal lui a été causé par Al-Qaïda. Tous les régimes arabes l'ont soutenue selon leurs moyens. Les armées arabes ont mené différents combats contre Israël. Le combat sacré a été biaisé par Al-Qaïda qui a déformé la légitimité même de la résistance irakienne. Le nombre de musulmans assassinés par Al-Qaïda est beaucoup plus important que celui des Américains et leurs alliés. Pour la position de l'Algérie, elle est connue auprès des Palestiniens et de l'opinion arabe. L'Algérie est avec la Palestine à tort ou à raison. Elle est le seul pays qui a accepté d'abriter la rencontre consacrée à la déclaration de la naissance de l'Etat palestinien malgré les nouveaux traîtres du genre de Droudkel”, fera remarquer un autre lecteur peiné par l'ampleur de la manipulation des faits de l'histoire. Une histoire marquée par le sang des nobles Algériens, tels que les ex-commandos de Skikda qui ont laissé leur vie pour la terre sainte. Usurpation de la qualité de moudjahid Cette instrumentalisation de l'histoire n'est pas la seule. Lors de l'entretien, les lecteurs du New York Times ont été aussi choqués par l'usurpation de la qualité de moudjahid. “Ce n'est qu'une falsification de l'histoire. La Révolution n'a jamais admis des mercenaires dans ses rangs. Pis, Droudkel admet que son organisation compte des criminels venus, notamment de Libye, de Mauritanie, du Mali, du Niger. Le même procédé a été utilisé par l'armée coloniale pour saborder la Révolution en recourant à la Légion étrangère. Les Algériens se souviennent des massacres commis par ces mercenaires. Le GSPC recourt aux étrangers pour assassiner des Algériens innocents”, rappelle un internaute à un “émir” saoul du sang de ses victimes. Charte pour la paix Les internautes, algériens notamment, trouvent contradictoire le traitement de la Charte pour la paix par le chef du GSPC selon lequel elle n'a pas trouvé d'écho. “Pourquoi alors menace-t-il tous ceux qui veulent mettre fin à leurs activités terroristes ? Pourquoi menace-t-il leurs familles ? Pourquoi il leur interdit même d'écouter la radio ou encore de lire les journaux ? S'il croit vraiment que la réconciliation a échoué, pourquoi a-t-il peur de tout cela ?” s'interroge un énième internaute. Bases américaines en Algérie La supposée présence américaine en Algérie, qui n'a de place que dans l'imaginaire de Droudkel, a été soulevée par les internautes qui y voient le signe d'un égarement de toute la nébuleuse en mal de discours mobilisateurs. “Ses mensonges sont si énormes que lui-même ne les croit pas. Est-il possible qu'il existe une base américaine en Algérie alors qu'aucun Algérien, touriste ou journaliste n'a pu la voir ?” se moque un internaute. Mourad Kezzar