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À la rencontre des vacanciers à Heathrow
Les algériens d'Outre-manche retournent au pays pour l'été
Publié dans Liberté le 17 - 07 - 2008

Pour beaucoup de ressortissants résidant au Royaume-Uni, les vacances sont à la fois une comptabilité compliquée, impliquant les prix onéreux des billets et un désir simple de se ressourcer auprès de leurs proches en sacrifiant au rituel des visites familiales, des noces et des virées à la plage. Confidences d'aérogare.
“Jne peux pas ne pas partir en Algérie”, s'exclame Khadidja, les yeux constamment rivés sur le guichet d'enregistrement où son mari accomplit les dernières formalités de départ.
En ce dimanche de juillet, le couple et ses deux enfants sont à l'aéroport de Heathrow. Ils s'apprêtent à prendre l'avion pour Alger. Le vol d'Air Algérie est programmé à 15h. Mais à 11h déjà, une foule compacte se presse devant les stands, où des agents de la compagnie aérienne allemande Lufthansa viennent de prendre place. Très stricts, les employés soupèsent d'un regard vigilant les piles de bagages amoncelées sur les chariots. Assise sur un banc, Khadidja suit, inquiète, les tractations entre son mari et l'un des agents qui conteste le volume gargantuesque d'un cabas. Devant son refus catégorique à laisser passer le sac, le couple, qui croyait avoir définitivement bouclé les valises à la maison, se livre, contraint, à une nouvelle séance.
Au milieu de la cohue, les deux époux ouvrent le bagage délictueux, en retirent quelques articles et les enfouissent dans d'autres sacs. “En majorité, ce sont des cadeaux pour la famille. Chaque année, nous prenons la résolution de réduire la liste des offrandes. Mais la frénésie des achats s'empare de nous à l'approche du départ et nous nous ruons sur les magasins. Les nouvelles mariées, les bébés, les parents, les neveux. La liste s'allonge au fil des ans, des mariages et des naissances”, épilogue Khadidja, soulagée de voir enfin partir tous les bagages, dont le cabas amaigrie, qui tangue sur le tapis et disparaît derrière un store en plastique. Si le couple a réussi à faire monter dans l'avion sacs et valises, il aura néanmoins payé une taxe due à un excédent de 10 kilogrammes sur le poids autorisé. Avec le prix des cadeaux et des billets (les tickets ont coûté environ 1 500 livres), le budget des vacances est largement dépassé.
Mais Khadidja ne veut pas y penser. Elle entend laisser là, dans ce hall d'aéroport, la comptabilité du ménage qui la préoccupe tout au long de l'année et offrir du repos à ses méninges. Que fera-t-elle pendant ses vacances au pays ? Voilà une question qu'elle trouve superflue. “Je rendrais visite à mes proches. J'irai aux mariages, à la plage”, égrène-t-elle frémissante à l'idée de mettre ses pieds dans l'eau ou sur la piste de danse d'une salle des fêtes. Assia, une autre passagère du vol AH a les mêmes projets de vacances. “Je ne peux pas imaginer passer l'été ailleurs qu'en Algérie”, confie-t-elle. Dans son appartement de King'sCross, au centre de Londres, la jeune femme, nostalgique, pense au moment des retrouvailles avec sa famille et ses amis en regardant Canal Algérie.
Maman d'un petit garçon, elle vit depuis trois ans au Royaume-Uni où elle a rejoint son mari. Les statistiques concernant la composition de la communauté algérienne outre-Manche recèlent des milliers de jeunes familles que leurs analogues dans l'Hexagone dépassent néanmoins en nombre et en générations. “Nous sommes de nouveaux émigrés”, commente Assia en promenant ses yeux sur d'autres mamans essaimant le hall des départs.
L'une d'elle, Safia tient fermement la manette de la poussette où se trouve sa petite fille. Le bébé au minois adorable gigote d'impatience. Le papa et son garçon sont dans la file devant le guichet d'enregistrement. “Nous partons en Algérie pour six semaines”, dira Safia. Les noces de deux nièces sont au programme des vacances de la petite famille. Le reste du temps, Safia fera la navette entre sa famille et celle de son mari. La virée au bled a coûté au couple un peu plus de 1 000 livres, entièrement consacrés au règlement des billets d'avion. “C'est cher !” déplore la jeune femme.
Hacène est du même avis. Pour cette raison, il lui est arrivé à plusieurs reprises de faire des infidélités à Air Algérie et de voyager avec British Airways. “J'ai opté pour Air Algérie cette fois-ci car des promotions étaient offertes”, relate le père de famille. Mais après vérification des prix appliqués par la concurrence (British Airways, ndlr), il a constaté déçu, que les rabais sont insignifiants. “Plutôt rentrer au pays à la nage que prendre un avion d'air Algérie”, caricature un ami de Hacène. Pour les deux hommes, le prix onéreux des billets et la mauvaise qualité de service donnent pâle figure au pavillon national. Cette saison, l'escale londonienne a tenté de rectifier le tir en mettant en place un système de subdivisions qui consiste dans le parcellement de la classe économique en plusieurs compartiments à des tarifs différents. Cette initiative, toutefois, n'est pas du goût de tous les passagers. Les retardataires étant les plus pénalisés car ils n'ont pas d'autre choix sinon payer leurs titres de voyage plus chers. “Si je comprends bien, je peux être assis à côté d'un autre passager de la classe économique qui aura versé beaucoup moins d'argent pour acheter son billet”, s'élève Yacine, un habitué des dessertes AH. “Même au prix le plus bas, un aller-retour Alger-Londres reste hors de prix. Avec beaucoup moins, je peux m'offrir une virée à Miami”, renchérit Samir qui a décidé de sacrifier les vacances au bled cette année.
Aussitôt son ami, qu'il a conduit à l'aéroport, a-t-il accompli les formalités de départ qu'il s'empresse de quitter les lieux, le cœur un peu serré quand même de ne pas faire partie du voyage. Comme pour l'ensemble des liaisons de l'été, le vol de ce dimanche est complet. Mais des désaffections pourront toujours permettre aux inscrits sur la liste d'attente d'avoir une place à bord de l'avion. Un jeune homme se présente à l'aéroport avec la copie d'un billet électronique qui lui a été envoyé d'Alger. Il sollicite le superviseur du vol en vue de lui trouver une place. Le représentant d'Air Algérie est interpellé par d'autres passagers. Chacun a sa propre complainte.
Un jeune père de famille, qui devait prendre le vol d'aujourd'hui avec sa famille, désire reporter la date du départ car son fils vient d'être admis à l'hôpital. N'ayant pas avisé l'agence dans les délais réglementaires (3 jours), il doit verser une pénalité de 50 livres. Sabrina pour sa part entend bien prendre le vol de 15h. “Je serai dans l'avion quoi qu'il m'en coûte”, jure-t-elle tenace.
La jeune étudiante, qui a effectué une réservation au téléphone, vient de se voir dire que son nom ne figure pas sur la liste des passagers. Sur insistance de son père qui arrive quelques instants plus tard, les agents retrouvent sa trace parmi les passagers de la première classe où elle figure par contrainte. “J'avais un billet retour en classe économique. Sur le site Internet d'Air Algérie, des places sont disponibles. Mais quand j'ai entrepris d'effectuer une réservation par téléphone, on m'a répondu que tout est complet jusqu'au 7 août. L'unique alternative consistait à verser un extra de 112 livres pour un siège en première classe”, relate la jeune fille. Son séjour en Algérie se prolongera jusqu'à la fin août, une période suffisamment longue pour se dorer au soleil de Moretti. Il est un peu plus de 13h. Les passagers arrivent encore plus nombreux dans l'enceinte d'enregistrement. Les guichets d'Air Algérie sont parqués à l'extrémité du terminal 2 de l'aérogare. L'agence est à l'autre bout du couloir. Entre les deux, des milliers de voyageurs fourmillent. Le vol d'Air Algérie fait partie de 500 autres dessertes quotidiennes que Heathrow comptabilise.
S. M.


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