Lors d'une interview diffusée, hier, le président turc Abdullah Gül a appelé les partis politiques de son pays à l'autocritique et à la réconciliation après la décision cette semaine de la justice turque de ne pas interdire le parti AKP au pouvoir. "Tous, chacun d'entre nous, avons besoin de faire notre autocritique et de faire preuve d'empathie envers les autres (...). Le pays est fatigué", a-t-il déclaré au journal populaire Milliyet. "Alors que la situation s'apaise, nous ne devons pas oublier qu'il y a des obstacles à surmonter", a-t-il ajouté. La Cour constitutionnelle turque a rejeté mercredi une demande d'interdiction du Parti de la justice et du développement (AKP), accusé d'activités anti-laïques. M. Gül, tenu par sa fonction de rester neutre dans cette affaire, a rappelé que si la laïcité était profondément ancrée dans le système politique turc, des efforts étaient nécessaires pour concilier les positions de chacun. "Personne ne peut interférer dans la façon de vivre des autres (...) Nous pouvons régler ensemble les différends", a-t-il dit. Le président a également appelé le gouvernement dirigé par le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à poursuivre les réformes afin d'accélérer le processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne. L'intégration de la Turquie dans l'UE "ne peut avancer si les moteurs tournent au ralenti", a-t-il déclaré. "Il est nécessaire que tous se mobilisent pour la réforme". D. S./AGENCES