L'euro est passé vendredi sous le seuil de 1,50 dollar pour la première fois depuis fin février, s'établissant à 1,4996 dollar vers 19H20 GMT, en raison des craintes pesant sur la croissance économique européenne. Vers 19H30 GMT cependant, l'euro remontait légèrement à 1,5008 dollar, contre 1,5321 dollar jeudi vers 21H00 GMT. La devise européenne pâtit des inquiétudes sur la santé de l'économie en zone euro, après une succession d'indices économiques moroses en Allemagne et en France. Ces craintes ont été ravivées jeudi par les déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, qui a dit avoir “identifié certains risques pour la croissance”. “Nous avions identifié certains risques pour la croissance (...). Certains se matérialisent”, avait affirmé M. Trichet, prédisant un ralentissement économique net aux deuxième et troisième trimestres, à l'issue de la réunion monétaire de la BCE. Ce changement de ton tranche, avec les précédents propos de M. Trichet, qui faisaient de l'inflation la principale préoccupation de l'institution. Les investisseurs rachètent des dollars au détriment des euros parce qu'ils redoutent que la zone euro puisse “être la première à entrer en récession”, expliquent les analystes de Capital Economics. Tous les clignotants sont au rouge. Depuis un mois, la situation économique s'est nettement dégradée dans les principaux pays de la zone monétaire. Le moral des ménages et la confiance des industriels plonge, la consommation est en berne et la production montre des signes de faiblesse. Les économistes n'hésitent plus à tabler sur une récession pour la fin de l'année. Autant de facteurs qui poussent à un recul de l'euro face au billet vert. Les derniers indicateurs composites avancés de l'OCDE, pour les données du mois de juin 2008, continuent d'indiquer un affaiblissement des perspectives de croissance pour les sept grandes économies. Les données les plus récentes pour les grandes économies non membres de l'OCDE semblent indiquer une expansion des perspectives en Chine et au Brésil, et un infléchissement des perspectives en Inde et en Fédération de Russie.