Ce qu'il faut déplorer aujourd'hui, c'est l'incompréhensible incapacité des autorités à prendre en main l'organisation des secours avec la détermination et l'efficience qu'exige la situation. C'est vrai que la solidarité nationale s'est manifestée avec une promptitude et une efficacité que pourraient envier au nôtre de nombreux pays. Les secours ont afflué de toutes les régions d'Algérie dès les premières heures de la catastrophe qui a plongé dans la détresse des dizaines de milliers de familles. Tentes, couvertures, denrées alimentaires, équipements de première intervention sont arrivés de partout en grande quantité. Pourtant, de tels faits n'étaient pas pour surprendre même si, quelque part, ils rassurent sur l'état de santé de notre société. D'un autre côté, l'aide internationale sous les formes les plus diverses, arrive de partout, propre à couvrir les besoins les plus urgents des populations sinistrées. Ce qu'il faut déplorer aujourd'hui, quatre jours pleins après la secousse tellurique qui a ravagé la région la plus peuplée d'Algérie, c'est l'incompréhensible incapacité des autorités à prendre en main l'organisation des secours avec la détermination et l'efficience qu'exige la situation. Les comptes-rendus qui nous parviennent des lieux où ont trouvé la mort des centaines de femmes et d'hommes de tous âges, où agonisent sous les pans de murs et de dalles empilés des centaines d'autres, où se morfondent, blessés ou éplorés, des centaines de leurs proches, les pouvoirs publics d'un grand pays comme l'Algérie n'ont pas été à même d'installer des générateurs pour exorciser les terreurs nocturnes. Pour dissuader les charognards et les pillards. N'ont pas été à même de mettre en place dès le constat fait de l'ampleur de la catastrophe le dispositif sécuritaire de rigueur en pareil cas. Se bornent à lancer des appels à la patience ainsi que le feraient des imams. Se répandent en comparaisons sans pouvoir de consolation aucun avec d'autres pays confrontés au même désastre. On n'a pas cessé de répéter qu'un peuple a besoin d'être gouverné, mais surtout de se sentir gouverné. Comment convaincre les milliers de citoyens ainsi frappés par le destin que les responsables qui viennent les consoler et leur exprimer leur compassion n'ont rien à voir avec ceux qui n'ont pas pensé à leur envoyer des groupes électrogènes et des engins de levage, ni avec ceux qui ont réceptionné aveuglément des bâtiments appelés à s'écrouler à la moindre secousse ? M. A.