Ils promettent “une rentrée sociale chaude” si d'aventure le département persistait dans “son refus de dialoguer”. Surpris par la déclaration faite mardi par le secrétaire général de l'éducation nationale sur l'affaire des enseignants grévistes de la faim, les représentants de différents syndicats autonomes, partie prenante de l'Intersyndicale de la Fonction publique, ont pris fait et cause pour les enseignants grévistes de la faim. Ils promettent “une rentrée sociale chaude” si d'aventure le département persistait dans “son refus de dialoguer”. M. Mecheri, membre de la direction du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap), a tenu à répondre aux propos du responsable du ministère en s'interrogeant : “Comment peut-il dire que nous sommes une organisation non officielle, du moment où des organisations syndicales internationales se sont ralliées à notre cause et nous soutiennent ?” Il avertit qu'“une réunion extraordinaire” sera tenue pour que soient prises “les décisions qui s'imposent contre l'attitude du ministère de l'éducation nationale quant au dossier des grévistes de la faim”, assurant qu'“ils (les pouvoirs publics) ne vont pas réussir à faire taire” les travailleurs. Le représentant du Snapap a tenu à remercier tous ceux qui sont venus exprimer leur solidarité avec les grévistes, que ce soit des parents d'élèves ou “des personnalités connues”. Pour finir, M. Mecheri annonce qu'une session extraordinaire consacrée aux grévistes sera organisée pour faire un diagnostic de la situation, voir quelle suite il conviendra de donner au mouvement. Pour sa part, le président d'honneur de l'association des parents d'élèves, par ailleurs un ancien moudjahid, M. Mebarki Boulem, désigné par le Snapap pour assurer la médiation entre les grévistes et le ministère de l'éducation que ce dernier a rejetée, s'est dit “désolé” et regrette que la situation en soit arrivée à ce stade de gravité et que le ministère ne daigne toujours pas se départir de “la politique de la sourde oreille”. Il ajoutera toutefois que l'association des parents d'élèves frappera à toutes les portes “jusqu'au jour où l'une d'elles s'ouvrira à nous”. M. Mebarki a, pour sa part, tenu à marquer la solidarité du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) en s'indignant du fait qu'“il a fallu 36 jours de grève de la faim pour que le ministère de l'éducation nationale décide de sortir de son silence, mais juste pour que le secrétaire général de ce département fasse une déclaration à la presse et annonce son refus de dialoguer”. Il renchérit en dénonçant “le mépris du ministère et son manque d'humanité, voire son insouciance quant à l'état de santé des grévistes qui ne fait que se dégrader”. Rappelons au passage que quelque dix grévistes ont été évacués en urgence à l'hôpital suite à une dégradation sérieuse de leur état de santé. M. Boudiba, de son côté, a réaffirmé le soutien du Cnapest aux grévistes “jusqu'à la fin”. Le porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA), M. Bouketa Mohamed, a déclaré que “le mouvement des grévistes ne sera pas vain ; tôt ou tard ils auront gain de cause”. “L'état n'a pas la culture du dialogue, le seul langage qu'il utilise est celui de la force.” Il avertit que si le ministère continue à ignorer les grévistes jusqu'à la rentrée sociale, le mouvement emploiera “les grands moyens”, et promet que la rentrée sera “chaude”. DJAZIA SAFTA