Que Moussa Touati annonce sa décision de participer à l'élection présidentielle est un frétillement dont il faut se réjouir. Qu'importe le rang qu'il occupe sur la scène politique. Dans sept mois, l'Algérie a rendez-vous avec un immense événement politique et on l'oubliait presque. Il ne s'agit rien de moins que de l'élection présidentielle, un rendez-vous qui requiert en amont un énorme investissement, un travail long et patient. à croire que les partis sont devenus atones et ont renoncé à leur vocation. Renoncement ? Plutôt résignation car depuis 2004, la vie politique est seulement rythmée par l'activité (ou l'inactivité) du président de la République en exercice. Est-il tenté de succéder à lui-même ? La question hante tous les cercles et bien malin celui qui en a la réponse. Ou le secret est bien gardé ou l'intéressé n'a pas pris sa décision malgré les vives objurgations des partisans d'une “ouhda thalitha”. Celle-ci, en tout cas, passe par une révision de la Constitution qui n'est toujours pas inscrite à l'agenda des institutions. Pour autant, elle ne saurait être renvoyée indéfiniment pour des raisons de clarté politique indiscutables : les candidats potentiels ne sont pas des Bouteflika, et nombre d'entre eux ont besoin de beaucoup de temps pour se préparer. évidemment, une décision du président Bouteflika de se lancer dans la course ôtera du suspense à la compétition. Même s'il s'est personnellement montré critique sur son propre bilan, cela ne diminue en rien sa carrure et le triomphe sera sûrement au bout de sa campagne. Pour autant, la classe politique doit aujourd'hui sortir de l'hibernation qui la fige même si certains dirigeants de l'opposition n'ont, en réalité, jamais cédé le terrain. Ils ont préféré choisir le travail de proximité sans la compagnie de la “meute”. Entendons les médias. Que Moussa Touati annonce sa décision de participer à l'élection présidentielle est un frétillement dont il faut se réjouir. Qu'importe le rang qu'il occupe sur la scène politique. L'essentiel est d'y mettre de l'animation. Une campagne électorale est toujours une fenêtre démocratique à ouvrir. Il faut espérer qu'elle le soit au plus vite. Et surtout qu'elle soit poussée par les dirigeants les plus sérieux pour les besoins d'un débat fructueux. Et pour un choix populaire judicieux. Y. K.