Le président afghan Hamid Karzaï a renvoyé, hier, un général pour “négligence” et “rétention d'information” après la mort de 89 civils dans un bombardement de la coalition sous commandement américain dans l'ouest de l'Afghanistan, a annoncé la présidence. “Le président Hamid Karzaï a approuvé le renvoi du général Jalandar Shah, commandant le 207e corps d'armée et celui du commandant du bataillon commando du 207e corps, Abdul Jabar, pour négligence et rétention d'information à propos de la frappe aérienne tragique et irresponsable ayant frappé le village d'Azizabad, dans le district de Shindand”, a annoncé la présidence dans un communiqué. “Plus de 89 de nos compatriotes innocents, parmi lesquels des femmes et des enfants, ont péri dans cette opération militaire” vendredi, a-t-il ajouté, donnant un nouveau bilan. La coalition avait indiqué vendredi que 30 insurgés avaient été tués dans un affrontement avec les forces de sécurité afghanes et internationales et des frappes aériennes, dans le district de Shindand. Dans un premier temps, le ministère afghan de la Défense avait fait état de la mort de 5 civils, 3 femmes et 2 enfants, et 25 talibans dans des combats et frappes aériennes. Mais la police de la région a affirmé que 15 maisons ont aussi été détruites dans les bombardements près du village d'Azizabad, à quelque 120 km au sud d'Herat, la grande ville de l'ouest du pays. “Soixante-seize personnes, toutes des civils et pour la plupart des femmes et des enfants, ont été tuées”, avait affirmé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, précisant que parmi les victimes figurent 50 enfants de moins de 15 ans, 19 femmes et 7 hommes. Le président Hamid Karzaï a envoyé sur place une délégation chargée de lui remettre un rapport d'ici une semaine. Il était impossible de vérifier ce bilan de source indépendante, le district de Shindand se trouvant dans une zone isolée, où les insurgés sont très bien implantés, mais s'il était confirmé, il s'agirait de la bavure la plus meurtrière des forces internationales depuis le renversement des talibans fin 2001. D. S./AGENCES