Il a rappelé aux présents la triste réalité du terrain qui s'est traduite par les résultats négatifs induits par une urbanisation précipitée avec toutes les conséquences que l'on connaît sur les tissus urbains affichant une laideur du cadre bâti. Encore une fois, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme a rappelé à l'ordre les directeurs de l'urbanisme et de la construction des 48 wilayas au cours d'une rencontre-bilan relative au 1er semestre 2008. “Le temps des PDAU et POS à quatre sens est révolu, et il est grand temps de passer au professionnalisme. Nous sommes à l'heure des exigences, il vous est, en conséquence, demandé de revoir tout ce qui est possible de l'être. Les plans d'urbanisme (PDAU) faits durant les années 1990 ont montré leurs insuffisances et le POS (plans d'occupation des sols) ne sont pas le Coran”, a-t-il dit dans son intervention. Noureddine Moussa a rappelé aux présents la triste réalité du terrain qui s'est traduite par les résultats négatifs induits par une urbanisation précipitée avec toutes les conséquences que l'on connaît sur les tissus urbains affichant une laideur du cadre bâti. À l'ombre de cette anarchie, observe-t-il, des agglomérations importantes ont été réalisées à travers le territoire national sans tenir compte des spécificités géographiques et climatiques des régions sans parler de l'aménagement des sites, un volet occulté pendant longtemps. “C'est eu égard d'ailleurs à cela que des sommes colossales ont été débloquées à l'effet d'améliorer les conditions de vie dans les quartiers en VRD. Plus de 11 000 quartiers sont concernés comptant 3,2 millions de logements habités par 20 millions d'habitants”. Concernant les plans directeurs d'urbanisme (PDAU), Noureddine Moussa a instruit les chargés de structure de planifier le foncier urbanisable à long terme et ce, en veillant à ce que les besoins réels soient exprimés en fonction de la disponibilité, ce qui exige dans ce cadre une grande concertation durant l'étude des plans, avec tous les secteurs, les structures et les professionnels concernés. “Il est primordial que ces concertations soient établies pour éviter à moyen ou long terme des contentieux en matière de foncier”, insiste-t-il. De même que s'agissant des POS, les instructions vont dans les sens d'études préliminaires devant tenir compte des réseaux primaires et secondaires avant de lancer un quelconque projet. Dans ce sens, l'avantage est donné aux sites prévus pour les programmes LSL et LSP. Ces derniers doivent être dotés de VRD et de routes avant leur lancement. Dans les villes et les grandes agglomérations, il est demandé de revaloriser le foncier à l'intérieur des tissus existants. Le ministre a insisté également sur le rapprochement des commodités (écoles, centres de santé, marchés, mosquées, etc.) des sites d'habitation. En matière d'amélioration urbaine, le premier responsable du secteur a rappelé que la loi technique relative à l'achèvement des constructions a été promulguée et parue dans le Journal officiel. Consacrant avant tout l'intérêt général est donc l'aspect environnemental du bâti, cette loi constitue désormais un support juridique dissuasif et répressif contre l'anarchie qui caractérise nos villes et villages. Aussi les constructions illicites ou celles érigées dans la non- conformité aux règles prescrites feront toujours l'objet de poursuites judiciaires conformément aux procédures de ladite loi. Au sujet des lenteurs constatées dans la gestion des demandes de permis de construire, le ministre a exhorté les DUC pour rompre avec cette pratique bureaucratique. “Le certificat d'urbanisme est un droit et doit être livré dans les meilleurs délais. Et s'il se trouve des cas non conformes, vous n'avez qu'à leur faire savoir. Il est impensable qu'un dossier puisse traîner des années”. À la question de savoir quel sera le devenir des EPLF suite aux dernières réflexions du gouvernement quant à une éventuelle dissolution de ces organismes, Noureddine Moussa a tout simplement répondu que les EPLF sont régies par des lois et gérées par un secteur de l'Etat, seul habilité à décider de ce qu'il devra faire. Pour sa part, le directeur de l'architecture et de l'urbanisme, M. Naït Saâda, a fait lecture de la situation de sa structure au 1er semestre 2008. Au dossier l'instrument d'urbanisme, la révision des PDAU (communes) a concerné 927 cas inscrits dont 264 approuvés et 123 achevés et approuvés. De même que sur 4 916 POS inscrits, 4 529 sont achevés et 3 528 achevés et approuvés. Les dotations globales (2001-2008) relatives à l'amélioration urbaine et la viabilisation des sites sont estimées à 328 milliards de dinars dont 25 milliards au profit du quinquennal (2005-2009), 18,9 milliards pour le programme Hauts-Plateaux (2006-2007), 16,2 milliards spécial Sud et 7 milliards pour le programme du président de la République. Plus de 12 000 sites sont concernés. Durant le 1er semestre 2008, on notera que plus de 44 000 permis de construire ont été enregistrés et 1 125 démolitions au premier stade ont été opérées. Sur 12 607 constructions sans permis, durant la période référencée, 1 830 démolitions ont été effectuées. Au total, 77 455 constructions sont avérées sans permis et non conformes au permis de construire. Les recommandations faites dans le cadre de ce volet vont dans le sens d'exiger la qualité des études, multiplier et diversifier les espaces de rencontres, de loisirs, de jeux et de détente pour toutes les catégories, tenir compte des personnes handicapées, valoriser les espaces susceptibles de recevoir les équipements de proximité, mettre en valeur les constructions et inviter les propriétaires à procéder au ravalement et l'embellissement, exiger des BET et entreprises une meilleure recherche et des solutions. ALI FARÈS