Le financement reste la pomme de discorde entre les différents responsables de l'Union. Chirac et Schroeder détiennent les solutions pour la réussite du sommet de Bruxelles. Le calendrier d'adhésion des dix pays de l'Est à l'Union européenne pourrait être modifié en cas d'échec de la réunion de la capitale belge prévue aujourd'hui et demain. Le sommet est qualifié de crucial pour l'élargissement de l'Europe par les observateurs. La réunion des ministres des Affaires étrangères entamée en début de semaine n'a pu faire avancer le dossier. Les dossiers conflictuels que sont l'agriculture, les fonds structurels et les compensations demeurent en leur état. Les spécialistes estiment que seul un accord entre le président français, Jacques Chirac, et le chancelier allemand, Gerhard Schroeder, qui se rencontrent ce soir, juste avant l'ouverture du sommet, pourrait débloquer la situation. Un désaccord entre Berlin et Paris risque de mener l'Europe à une impasse. Dans cette optique, la présidence danoise de l'UE, pour ne pas remettre en cause le programme qu'elle a préparé, envisagerait de prolonger le sommet jusqu'à ce qu'un accord soit conclu. Si le “oui” au référendum irlandais sur le traité de Nice a soulagé quelque peu l'Europe en ce qui concerne l'élargissement, il n'en demeure pas moins que le sommet de Bruxelles aura la lourde charge de lever l'obstacle du financement de cet élargissement. Les 42 milliards d'euros prévus par la commission entre 2004 et 2006 ne constituent pas le grand problème qui se situe dans le budget d'une UE à 25 pays pour la période allant de 2007 à 2013. Dans le cadre financier toujours, le chef de l'Etat français a remis en cause le rabais accordé depuis 1984 à la Grande-Bretagne pour sa contribution au budget européen. Chirac veut un réexamen global de l'UE. Londres n'a pas tardé à réagir en affirmant que le “chèque britannique” n'est pas négociable. Quant au problème des aides agricoles, Paris et Berlin ne semblent pas disposés à s'entendre à ce sujet si l'Allemagne veut limiter ces aides au maximum afin d‘alléger la facture de la politique agricole commune, la France s'y oppose catégoriquement. Schroeder et Chirac paraissent détenir un certain nombre de solutions pour la réussite du sommet de Bruxelles. L'absence d'entente entre les deux hommes dans la capitale belge peut repousser la conclusion d'un accord entre les quinze au sommet de Copenhague, prévu en décembre prochain. Cette éventualité constitue une sérieuse menace pour l'entrée effective au sein de l'UE de la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, Malte, La Lettonie, la Lituanie, La Slovénie, la Slovaquie, l'Estonie et Chypre en 2004, comme arrêté précédemment. Ces pays risquent de voir leur adhésion repoussée à une date ultérieure. K. A.