Selon le responsable de la DAS, la baisse du nombre de bénéficiaires ne signifie pas que la pauvreté a reculé en Kabylie. La somme prévisionnelle de ce que va être le coût total de l'opération de solidarité Ramadhan cette année dans la wilaya de Tizi Ouzou est de l'ordre de 70 millions de DA, soit 7 milliards de centimes. Le chiffre nous a été révélé par le Directeur de l'action sociale (DAS) de la wilaya, expliquant qu'il s'agit là d'un montage financier auquel le budget de wilaya a participé avec 24 millions de DA, le budget des communes avec 28,8 millions de DA, le ministère de la Solidarité avec 4 millions de DA et les bienfaiteurs avec 12,5 millions de DA. Selon les chiffres de la DAS, 24 700 couffins au total seront distribués durant tout ce mois de Ramadhan dans le cadre de cette opération solidarité. Au moins 9 000 de ces couffins sont déjà distribués entre la veille et le 1er jour du Ramadhan et l'opération suit toujours son cours à travers les 67 communes que compte la wilaya de Tizi Ouzou. Mais de quoi est-il composé ce couffin qui fait mobiliser les autorités de wilaya, de daïra et communales ? Quels sont les bénéficiaires, combien sont-ils et suivant quels critères sont-ils choisis ? Le couffin est le même partout. Il est composé d'un sac de 25 kg de semoule, un bidon d'huile de 5 litres, de la farine, du sucre, du café, du fric et des pâtes. Son coût tourne autour des 5 000 DA. “Ça nous aide quelque peu à surmonter la première quinzaine du Ramadhan”, nous dira un bénéficiaire, père de famille. “Les 700 couffins offerts par la Sonatrach sont plus consistants”, nous dira le DAS mais sans s'étaler sur les détails de son contenu. “Le couffin de Sonatrach sera distribué aux familles les plus démunies dans les régions classées comme étant des poches de pauvreté”, nous expliquera-t-il, tout en citant comme exemple de ces poches de pauvreté les communes de Tizi Ghenif, Aït Yahia Moussa, dans la daïra de Drâa El-Mizan et Akarrou, dans la daïra d'Azzefoun. Au sujet des bénéficiaires du couffin du Ramadhan, M. Tigha nous a révélé que leur nombre a baissé. “Il est passé de 22 500 l'année dernière à 22 000 cette année”. Un chiffre, faut-il le souligner, qui ne signifie nullement, si l'on se réfère à d'autres paramètres, que la pauvreté a reculé en Kabylie. S'agit-il donc d'un durcissement d'accès au couffin ? Ils sont toujours les mêmes que ceux des années précédentes, selon les explications de certains responsables en charge de l'opération. “Les listes sont établies par les commissions communales composées de représentants des APC et des associations de quartiers et de comités de villages, dans la transparence la plus totale”, nous a expliqué le Directeur de l'action sociale qui dit qu'une commission de suivi est installée pour s'assurer que le couffin est parvenu au bénéficiaire et que toutes les mesures nécessaires sont prises pour réussir l'opération. Ainsi, l'opération semble ne pas trop souffrir de problèmes, sauf que certaines interrogations demeurent sans réponses. Entre les 24 700 couffins à distribuer et les 22 000 démunis recensés, il reste quelque 2 700 couffins. Où pourraient-ils donc atterrir ? Il y a lieu de souligner que l'opération de solidarité Ramadhan a prévu aussi l'ouverture de 25 points de restauration “Meidat El-Hilal” à travers le territoire de la wilaya. Sur au moins 9 000 couffins, 14 d'entre eux sont gérés par le Croissant-Rouge algérien en collaboration avec certaines APC, 5 autres par des associations parmi lesquelles figurent deux associations religieuses, un par l'APC de Tizi Ouzou et 5 autres encore par des bienfaiteurs. Le C-RA compte servir à lui seul quelque 70 000 repas durant ce mois sacré et la DAS estime le nombre total à 150 000 pour tout le mois. Curieusement, au moment où la DAS parle de la baisse du nombre de démunis, le C-RA passe de 57 000 repas l'année dernière à 70 000 cette année. Au sujet de ces “restos du cœur” aussi, le DAS dira que “des mesures de contrôle d'hygiène, de qualité et contre toute velléité de manipulation partisane ou autre, sont prises pour garantir l'efficacité et limiter l'opération dans son cadre purement humanitaire”. Samir LESLOUS