La ville de Collo vient de rater une nouvelle occasion pour renouer avec l'animation culturelle. Les veillées ramadanesques de cette année se résument, à présent, aux prières des tarawih et à des parties de discussions autour d'un café et un thé dans les quelques établissements qui restent ouverts après 22h. Même les traditionnelles parties de jeux de cartes sont rares. Il faut dire que le cadre de vie, de plus en plus dégradé, ne sied pas à de telles soirées. Le ton de cette morosité a été donné à l'occasion de la dernière et énième saison estivale ratée. En effet, tous les acteurs économiques locaux sont catégoriques quand ils qualifient l'été 2008 du plus catastrophique depuis 1999 sur le plan des arrivées, des dépenses des touristes et de l'animation. Pour une ville balnéaire, à l'exception d'activités en inadéquation avec la demande des touristes et des autochtones, une seule soirée artistique a été organisée en plein air par les autorités locales en début de saison. Après plus rien. Seules quelques associations ont renoué avec leurs agendas pluri-annuels. Il faut dire que la ville de Collo n'est plus ce qu'elle fut dans le temps. Eternel chantier depuis des années, la localité est plongée durant toute la journée dans un nuage de poussière qui s'abat sur la ville telle une malédiction. La route principale qui mène vers l'hôpital de la ville, soit l'avenue de la Palestine, est fermée à la circulation depuis déjà deux semaines sans que les travaux de revêtement de la chaussée n'avancent et sans qu'un quelconque responsable ne se rende compte qu'il s'agit d'un itinéraire important figurant dans le plan Orsec. Collo vit cette tragédie alors que ni l'argent ne manque ni le profil des élus ne fait défaut. En effet, comparativement à l'ancienne assemblée communale, l'actuelle est composée de personnes au niveau de formation plus consistant et issues, majoritairement, de l'ancien système scolaire non infesté par l'école fondamentale. Une situation incompréhensible que résume un observateur local en constant que l'incompétence était arabophone, elle est devenue, avec l'actuelle assemblée francophone ! Mourad K.