L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui se réunira demain à Vienne, devrait maintenir ses chiffres de production officiels mais pourrait commencer à réduire discrètement son offre réelle, une façon de défendre les prix sans effrayer les consommateurs. “Il fait peu de doutes que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole cherchera à réduire sa production avant la fin de l'année. La question de cette réunion consiste à savoir si elle le fera dès maintenant ou plus tard”, estime Simon Wardell, analyste du cabinet Global Insight. Car alors que la récession menace désormais l'Europe en plus des Etats-Unis, la demande a flanché dans les pays industrialisés et les prix ont lâché plus d'un quart de leur valeur : après un sommet historique à 147,50 dollars le 11 juillet, le baril de brut est tombé à quelque 103 dollars vendredi à Londres. Une situation qui commence à inquiéter les 13 pays membres du cartel, dont la production de 32,7 millions de barils par jour a atteint des niveaux record, et assure 40% de l'offre mondiale. “Le marché est bien approvisionné et commence même à souffrir d'une surabondance”, a ainsi déclaré le représentant libyen du cartel Choukri Ghanem. Les producteurs veulent éviter la répétition du scénario catastrophe de 1998, lorsque les stocks s'empilaient et que les prix s'étaient écroulés jusqu'à 10 dollars le baril. D'autres analystes anticipent une baisse du plafond de production de l'Opep, de l'ordre de 500 000 barils/jour selon un spécialiste. Synthèse R. E.