Le ministre de l'Education était hier l'invité de l'émission de la radio chaîne I (Fi Al-Ouadjiha). Pendant une heure et demie, il a fait le tour des multiples questions qui sont au cœur de l'actualité de l'école. Chiffres à l'appui, Boubekeur Benbouzid montre les efforts de l'Etat pour ce secteur qui est le deuxième budget du pays après celui de la Défense nationale. L'une des caractéristiques de la rentrée 2008 est l'arrivée au collège en première année de deux promotions. Ce qui va créer un problème de surcharge de classe. Le ministre explique qu'il s'agit d'une pression conjoncturelle pour laquelle des dispositions sont néanmoins prises avec l'ouverture de 383 CEM, alors que 500 autres CEM et 122 lycées seront réalisés dans le cadre du prochain quinquennat. Cette pression, explique encore le ministre de l'Education, va se résorber progressivement pour permettre, dans quatre ans, une fois les premières années arrivées au lycée d'avoir au niveau des CEM des classes de 30 élèves, voire moins. Dans le même ordre d'idées, il est revenu sur l'inévitable problème de la double vacation, à cause justement des sureffectifs, pour dire qu'il est résolu à 90% avec la réalisation de 14 000 nouvelles écoles primaires. La déperdition scolaire est elle aussi réduite de 10%, en raison des moyens de transport et de restauration mis à la disposition des élèves, notamment dans les régions éloignées. Au sujet de la fermeture de classes en Kabylie, Benbouzid estime que le phénomène n'a rien de “singulier” et qu'elle s'expliquerait par la configuration de la région qui compte dans chaque village une école, alors que la tendance est aujourd'hui à une plus grande démographie dans les centres urbains. Benbouzid revient aussi sur le problème des contractuels pour dire que leur cas relève bien de la Fonction publique, précisément de l'ordonnance de 2006 dans laquelle sont fixées les modalités de recrutement. Plus clairement dit, ces contractuels, pour être intégrés dans le secteur de l'Education, doivent passer le concours de recrutement, tout en bénéficiant d'une préférence pour les années qu'ils ont données pour l'enseignement. Intransigeant Benbouzid refuse de céder à la pression tout en affirmant qu'il est sensible au cas de ces contractuels. Au passage, il dément l'information selon laquelle la plupart d'entre eux ont 13 ans d'expérience. “Nous avions fait appel aux contractuels, pendant les années précédentes, en fonction des besoins de l'Education. Ceux qui passeront le concours et dont le profil nous convient seront recrutés”, explique-t-il encore en indiquant que pour cette année, 26 postes de travail sont ouverts. Benbouzid évoque aussi le statut particulier de l'enseignant pour le qualifier de “réalisation” en faveur du corps de l'éducation. Cependant, le régime indemnitaire, a-t-il tenu à préciser, ne sera appliqué qu'une fois tous les autres statuts relevant de la Fonction publique adoptés. Enfin, le ministre de l'Education se défend d'avoir exclu les syndicats autonomes dans l'élaboration du statut particulier. Le dialogue continue avec eux et avec les organisations de parents d'élèves. O. OUALI