Il était un dieu vivant, planant au-dessus de tous. Il est redevenu humain et est redescendu sur terre lorsqu'il a estimé sa dignité bafouée. Alors qu'on le voyait au firmament, étoile plus brillante que toutes les autres, Zinedine Zidane achevait sa carrière sur un incroyable incident : un coup de tête planétaire qui ne finit pas d'inspirer les spécialistes de tout bord et les commentaires les plus contradictoires. Zidane expulsé, la France perdait sa Coupe du monde. Certains lui en veulent à mort. D'autres le soutiennent, le comprennent. Notamment du côté de la Méditerranée où plongent ses racines. On n'insulte pas quelqu'un par des propos malsains sur sa mère ou sa sœur. Suprême atteinte. Tans pis pour la France. Tant pis pour le trophée perdu. La planète s'interroge : qu'est-ce que le défenseur italien a-t-il pu dire pour que le dieu laisse tomber le halo d'adoration qui l'enveloppe ? Lorsqu'enfin, Zizou est invité sur le plateau de Canal + pour être interrogé sur son geste, il s'excuse sans exprimer de remords. Il s'excuse ? C'est même trop dire puisqu'il le fait seulement auprès des enfants du monde entier. “Je ne peux pas regretter mon geste... Le coupable c'est celui qui provoque”, dira-t-il. Presque froidement. La réalité semble pourtant tout autre. C'est l'une des révélations d'un livre qui sort cette semaine à Paris. “Zidane, une vie secrète” est une biographie non autorisée de la star, réalisée par la journaliste Besma Lahouri qui en a confié quelques extraits au magazine L'Express pour lequel elle travaille. Lorsque Zidane débarquait à Alger en décembre 2006 sur invitation du président de la République, il recevait la visite d'un cousin avec lequel il avait gardé quelques contacts. Le cousin ne se prive pas d'évoquer le sujet tabou : “Ce coup de tête typiquement de chez nous” pour lequel Zizou est félicité. L'effet produit est contraire à celui attendu. Zidane est gêné, mais devant ce cousin si affectueux et si spontané, l'ex-meneur de jeu des Bleus exprime pour la première fois le fond de sa pensée. “Ne dis pas que j'ai bien fait. Ce n'était pas bien et je le regrette”... A. OUALI